mardi 19 mai 2009

19 mai 1974 : début du septennat de Giscard

Il y a 35 ans aujourd'hui, Valéry Giscard d'Estaing était élu Président de la République, de justesse face à François Mitterrand – 50,8%. À 48 ans, Giscard devenait le plus jeune Président de la Vème République.

Le 1er tour de l'élection présidentielle s'était déroulé 35 jours après la mort de Georges Pompidou. Giscard était issu d'un parti centriste relativement modeste, ancêtre de l'UDF, les Républicains Indépendants. Face à lui, outre François Mitterrand, Jacques Chaban-Delmas était soutenu par le puissant parti gaulliste et aurait dû l'emporter en pure logique du rapport des forces. Mais c'était sans compter avec un certain Jacques Chirac qui, bien qu'issu du parti gaulliste, s'est rallié à Giscard dès le 1er tour.

Le septennat de Giscard démarre en fanfare avec une série impressionnantes de réformes menées tambour battant :

– 5 juillet 1974 : la majorité civique qui était fixée à 21 ans depuis 1848, est abaissée à 18 ans, ouvrant le droit de vote à 2,5 millions de jeunes gens,

– 7 août 1974 : démantèlement de l'ORTF – monopole public de la radio et de la télévision – donnant naissance à sept chaînes concurrentes, premier pas vers l'indépendance des médias audiovisuels,

– 14 octobre 1974 : indemnisation des chômeurs licenciés économiques – 90% du dernier salaire pendant un an,

– 21 octobre 1974 : réforme de la saisine du Conseil constitutionnel abaissée à 60 députés ou 60 sénateurs, réforme constitutionnelle qui se révélera à l'usage d'une grande importance,

– 26 octobre 1974 : la loi Neuwirth de 1967 est complétée par une nouvelle loi qui prévoit le remboursement de la contraception par la Sécurité sociale.

– 28 novembre 1974 : loi Veil légalisant l'avortement, au terme d'un débat parlementaire houleux et avec le concours des députés de gauche,

– Vaste plan de modernisation du réseau de télécommunication, pour rattraper le retard français : triplement du nombre de prises téléphoniques en 7 ans,

– 11 juillet 1975 : introduction du divorce par consentement mutuel,

– 11 juillet 1975 : instauration du collège unique – loi de René Haby – dans le but de favoriser un égal accès de tous les enfants à l'enseignement,

– 15 novembre 1975 : 1ère réunion du G7 à Rambouillet avec Jimmy Carter et Helmut Schmidt,

– 31 décembre 1975 : l'élection du maire de Paris au suffrage universel,

Finalement, avec le recul, les deux premières années du quinquennat de l'homme pressé, Nicolas Sarkozy sont loin d'aligner autant de réformes aussi importantes. Suivront encore :

– 6 octobre 1977 : loi Informatique et Libertés qui donnera naissance à la CNIL,

– 5 décembre 1978 : accords sur le SME – serpent monétaire européen – instaurant des taux de change stables entre les monnaies des pays de la CEE,

– 13 mars 1979 : création de l'ECU, monnaie de compte européenne,

– 10 juin 1979 : instauration de l'élection du Parlement européen au suffrage universel.

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Histoire de la construction européenne

— suite —


9 et 10 décembre 1974 : Sommet de Paris

Sur fond de crise énergétique, les chefs d’Etat ou de gouvernement des Neuf se réunissent à Paris à l’invitation de Valéry Giscard d'Estaing, récemment élu président de la République.

Sur proposition française, le sommet de Paris institue, en marge des traités communautaires, le Conseil européen : désormais, les dirigeants européens se rencontreront au moins trois fois par an pour déterminer ensemble les grandes orientations politiques.

Le principe de l’élection du Parlement européen au suffrage universel est également adopté.

Soucieux d’améliorer leur coopération, les Neuf confient au belge Léo Tindemans la mission de réfléchir à la création d’une Union européenne qui dépasserait le stade de l’intégration économique.

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