mercredi 29 octobre 2008

« 2 ou 3 choses que je sais d'elle » ...

Michel Camdessus avait emprunté à Jean-Luc Godard le titre d'un film de 1967, pour nous parler de la 'crise' de 2008. Le titre du film était : Deux ou trois choses que je sais d'elle.

Godard nous parlait de Juliette et de ses activités clandestines que la morale réprouve. Godard nous parlait de Paris et de ses banlieues nouvelles, flambant neuves. Godard nous parlait de la société de consommation naissante et sans le savoir, des Trente glorieuses finissantes. Et du pouvoir d'achat, déjà... Godard nous parlait du gaullisme et du capitalisme d'État.

Dimanche à la Conférence nationale du Mouvement démocrate, j'ai été frappé par la voix tremblante de Michel Camdessus, expert incontesté du monde de la finance. Deux ou tois choses que je sais d'elle : l'expert interrogeait la crise avec une humilité troublante et tranchante, tout à son honneur.

Cette crise dont les commentateurs et les scribouillards nous assènent de toutes leurs certitudes. Le yoyo des bourses, est-il logique ou inexplicable ? Le financement des projets d'entreprises, sont-ils suspendus à la logique économique ou au bon vouloir du Prince et de ses centaines de milliards d'euros ?

Et toutes ces créances toxiques, pourries et « merdeuses »... Disparues ? Envolées ? Évaporées ? Diluées ? Ou quoi d'autre ?

Moi, je ne comprends pas. Je n'y comprends rien, plus rien. Trop de questions sans réponse. Alors les maigres certitudes de Michel Camdessus, je les ai bues comme du petit lait. Ça vaut mieux que les anathèmes contre le capitalisme de notre cher Président (humour :)

À l'occasion, dites à François Bayrou que le capitalisme ne se réduit pas à celui des Yankee. De l'autre côté du Rhin, il existe un capitalisme à visage humain – les experts de la trempe de Michel Camdessus parlent de capitalisme rhénan.

À bon entendeur, salut.
Deux ou trois choses mises à part...


PS : j'ai bien failli titrer mon billet " À quoi sert la Conférence nationale ??? " mais grâce à Michel Camdessus, vous et moi avons échappé à ce titre polémique... Ouf ! Merci à lui :o)

« Allons vers une Europe de la responsabilité,
vers une Europe de la solidarité et
de la citoyenneté mondiale »

Michel Camdessus,
26 octobre 2008

vendredi 17 octobre 2008

« La misère ne se gère pas, elle se combat. »

Selon ATD Quart Monde, la misère touche 7 millions de personnes en France, soit 12% de la population – ou encore une personne sur huit environ. Parmi elles, 3 millions de personnes sont mal logées. Les statistiques concernant les sans-abris sont quasi-inexistantes, les estimations très variables, entre 100.000 et trois fois plus.

Dès l'hiver 54, l'abbé Pierre soulignait la question cruciale du logement dans le développement de la grande pauvreté.

Depuis des décennies, l'évolution du marché de l'immobilier protège et valorise le patrimoine des plus aisés et des 'classes moyennes' propriétaires. Mais cette évolution précarise mécaniquement les conditions de logement des plus démunis. La part du logement dans le budget des familles les plus modestes peut atteindre jusqu'à 50 voire 55%. Dans ces conditions, la spirale infernale de l'endettement et des loyers impayés peut conduire très vite au drame de l'expulsion.

Octobre 2008 — Crise des subprimes ayant pour origine l'endettement immobilier des plus modestes et des classes moyennes aux États-Unis, crise à l'origine d'un désordre financier sans précédent — Loi dite 'SRU' en discussion au Sénat où un amendement controversé remet en cause le quota de 20% de logements sociaux dans les communes — Stagnation des mises en chantier des logements neufs en raison de la crise financière — Inadaptations locales entre l'offre et la demande de logements, due à des politiques d'exonération et de niches fiscales déraisonnables. Etc.

Tous ces rapprochements peuvent paraître très hasardeux et pourtant. De la crise des sub-primes au dévissage des bourses, du possible éclatement d'une bulle immobière au scandale de la grande pauvreté et des sans-abris. Tous ces dysfonctionnements ne seraient-ils pas les différents symptômes d'un même désordre ? Celui des excès d'un marché immobilier devenu spéculatif, au détriment d'un développement plus durable et plus humain.

Et si la remise en ordre de nos marchés et l'éradication de la misère trouvaient finalement, quelques solutions communes ?

« La misère ne se gère pas, elle se combat. »
Abbé Pierre

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lundi 13 octobre 2008

Parité : seulement 16,6% de femmes élues au Bureau du MoDem 67 !

En 1999, lors de la révision constitutionnelle sur la parité, Élisabeth et Robert BADINTER avaient coordonné un petit ouvrage passionnant au titre ambigu : Le piège de la parité — couverture ci-contre, liste des co-auteurs ici.

Le Mouvement démocrate du Bas-Rhin vient de tomber dans ce piège, de façon caricaturale et grotesque.

Alors que le Conseil départemental nouvellement élu comprend exactement 48 femmes* pour 48 hommes* issus de listes à parité, ce dernier vient de décider, en catimini et à huis-clos, de fouler au pied les objectifs de parité du MoDem au sein des instances locales : en dehors des membres de droit, le Bureau départemental sera composé de 20 hommes pour 4 femmes seulement, soit 16,6%...

Même à l'Assemblée nationale et au Sénat, on fait mieux ! Avec respectivement 18 et 22% – voir l'Observatoire de la Parité.

Lors de la campagne interne, j'avais défendu une mise en œuvre raisonnée de la parité, au sein de la Commission électorale d'abord (sans aucun succès) puis dans un billet sur ce blog : Parité ou discrimination sexiste ? En résumé, il s'agissait de constater que le corps électoral des adhérents du MoDem 67 était composé à 27% de femmes et à 73% d'hommes. Dans cette situation, imposer une alternance 'chabada' sur les listes (un homme une femme) revenait en réalité à favoriser les femmes et à défavoriser les hommes, autrement dit, à instaurer une discrimination sexiste de fait, contraire à mes valeurs démocratiques.

Selon la révision constitutionnelle de 1999, la parité est « l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives ». L'égal accès se traduit par 1 homme 1 femme dans les élections générales puisque le corps électoral est à 50-50. Mais pour les élections internes où le corps électoral est déséquilibré (27% F et 73% H pour les adhérents alsaciens du MoDem) il serait préférable d'avoir une approche plus intelligente, plus constructive, plus efficace et plus juste de la parité, pour garantir bel et bien l'égal accès des hommes et des femmes aux mandats électoraux et aux fonctions électives.

Un objectif intermédiaire entre la situation de départ (27-73) et la situation idéale (50-50) me semblait garantir à la fois un progrès important, tout en réduisant l'impact de la discrimination sexiste.

La décision du Conseil départemental, de n'élire qu'une femme sur six au sein des instances exécutives départementales m'indigne à double titre :

¶ — D'une part, elle révèle toute l'hypocrisie à avoir accepté sur les listes, l'alternance homme-femme comme un arrangement cosmétique, sans s'interroger sur le sens véritable du mot 'parité' tel qu'il est défini dans la révision constitutionnelle de 1999.

¶ — D'autre part, 16,6% de femmes élues au Bureau départemental, c'est 10% de moins que la proportion de femmes au sein des adhérents du MoDem 67 – elles sont 27% ! –, ce qui est quand-même le comble du ridicule et de l'inconséquence, en terme de parité réelle !

Selon l'article 2 de sa Charte éthique, le Mouvement démocrate respecte en son sein les principes démocratiques qu’il promeut à l’extérieur (...). Après les beaux discours de la campagne, on peut juger nos élus, enfin, à leurs actes.

C'est au pied du mur qu'on voit le maçon... Tout pareil pour le Démocrate :o) Après un abus de pouvoir** de la Présidence, cette décision inouïe mais quasi-unanime (!) du Conseil départemental, au mépris des principes de parité défendus pourtant par le Mouvement démocrate. Bravo !

Courage, mes amis. La route est encore longue. Courage !

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* : sous réserve d'éventuelles démissions dont je n'ai pas encore connaissance. Mais les démissions seront-elles à parité ?-)

** : la Présidence collégiale avait prononcé le huis-clos pour la première réunion du Conseil départemental dont les adhérents n'avaient même pas été informés...

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dimanche 12 octobre 2008

VGE : Paroles d'un Sage sur la crise financière et sur l'Europe

C'était ce matin à l'heure de la messe, sur France Culture.

Valéry Giscard d'Estaing (pas facile pour un ancien 'jeune giscardien', de ne pas écrire 'Giscard' tout court :o) Giscard donc était l'invité de Philippe Meyer et de l'Esprit public avec Jean-Louis Bourlanges, Max Gallo, tous deux habitués de l'émission et Elie Barnavi, ancien ambassadeur d'Israël en France.

VGE, 82 printemps... Je reste fasciné par cette clairvoyance inouïe, par la précision chirurgicale de ses analyses, par sa hauteur de vue. Si vous avez une petite heure devant vous, écoutez cette émission...

Moi, je pars à la recherche de l'itw de Giscard à la Tribune...

vendredi 10 octobre 2008

Huis-clos pour le 1er Conseil départemental, chez les 'démocrates' alsaciens ...

C'est confirmé : le 1er Conseil départemental du Bas-Rhin aura lieu non seulement en catimini (aucune information aux adhérents, voir billet précédent) mais également à huis-clos (pincez vous, amis démocrates, vous ne rêvez pas...).

Ainsi en a décidé la Présidence collégiale du Bas-Rhin composée de Mmes MEUNIER Anne, MEYER Danièle et de MM. BON Jacques, BRULÉ Jean-Marcel et BAILLET Cédric.

Les 1.321 adhérents du Bas-Rhin n'y auront vu que du feu. Copieusement spammés durant des semaines et des mois de campagne, pour venir remplir les listes de nos sbires, puis pour venir voter pour eux, les 1.321 démocrates alsaciens n'auront pas eu la chance d'être informés de la 1ère réunion de nos instances départementales élues, ni même de pouvoir venir assister en simple auditeur à la 1ère assemblée de leurs représentants.

La Présidence unanime y a mis son veto : HUIS-CLOS !!!

Allez mes amis, Anne, Danièle, Jacques, Jean-Marcel, Cédric, encore un petit effort pour ressembler à de vrais démocrates, encore un petit effort pour respecter la lettre autant que l'esprit de nos Statuts et de nos Chartes...

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PS : si un adhérent MoDem, de France ou de Navarre, a déjà eu connaissance d'une réunion à huis-clos d'une assemblée départementale élue, je le supplie de bien vouloir m'en faire part dans les commentaires...

PS bis : les adhérents égarés et sous embargo de huis-clos pourront retrouver ici le projet de notre auguste Présidence départementale et les observations de Lucia D'Apote et de moi-même. Bonne lecture !

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En catimini, le MoDem alsacien « s'organise » ...

[ Avis aux étourdis : l'illustration ci-contre est au mieux un clin d'œil, sinon un gag, au pire une provocation... ]

L'info qui suit est strictement confidentielle. La plupart des 1321 adhérents du Mouvement démocrate du Bas-Rhin n'en savent rien alors je compte sur votre absolue discrétion pour que tout cela reste entre nous :-)

Les instances départementales élues par les adhérents le 27 septembre se réunissent ce soir à Strasbourg. C'est un scoop. Chut ! Motus et bouche cousue. Même le site qu'on dit 'officiel' du MoDem 67 n'en dit pas un mot, c'est dire...

Maintenant, on sait pourquoi les textes fondateurs du Mouvement démocrate prévoient et garantissent l'information des adhérents : c'est simplement pour que les instances départementales du Bas-Rhin puissent s'asseoir dessus, confortablement :)

Dans les semaines et les mois qui ont précédé l'élection interne du 27 septembre, tous les adhérents du Bas-Rhin avaient pourtant été copieusement 'spammés' (selon la CNIL) par les prétendants à la Présidence départementale -- plusieurs dizaines, plusieurs centaines, ou plus d'un millier de mails selon que vous soyez riches, puissants ou misérables...

Des newsletters à n'en plus finir, des appels à soutien pour des élections partielles, de chaleureuses invitations à des pique-niques pré-électoraux, des annonces de débats avec Yann Wehrling quelques jours avant l'élection... Tout cela était formidable et l'adhérent Lambda du Mouvement démocrate n'en demandait pas tant !

Ayant accompli fièrement son devoir électoral du 27 septembre, l'adhérent Lambda du Mouvement démocrate s'attendait donc à recevoir quelques nouvelles des instances départementales sorties des urnes du Bas-Rhin...

Il a reçu plein de remerciements comme ici ou mais visiblement, depuis qu'ont eu lieu les élections internes, l'adhérent Lambda du Mouvement démocrate est devenu indésirable : mieux vaut qu'il reste à l'écart de la vie du Mouvement départemental et qu'il n'en soit pas informé ! C'est ce que vient de décider notre nouvelle Présidence collégiale, au mépris de nos Statuts, au mépris de notre Règlement intérieur national et au mépris de nos Chartes... Ça se passe comme ça, dans le Bas-Rhin ! Je ne sais pas encore si la réunion du Conseil départemental de ce soir est à huis-clos mais quelque chose me dit que je ne vais pas trop tarder à le savoir et je vous tiendrai au courant :)

Qui plus est, j'ai appris (encore une info confidentielle à garder pour vous) que le Conseil départemental de ce soir allait adopter le Règlement intérieur départemental, rien que ça ! Je rappelle aux distraits que selon nos textes, « (...) les Mouvements départementaux s'organisent librement (...) » (article 15 de nos Statuts).

Comment imaginer que notre RI départemental puisse être adopté sans recueillir l'avis de l'Assemblée générale des adhérents, au préalable ? De lourds dysfonctionnements ont émaillé le déroulement de la campagne pour l'élection interne et on pourrait imaginer, par exemple, que le RI départemental apporte quelques solutions concrètes, efficaces et équitables aux différents problèmes identifiés.

Pour l'exemple, je signale ici le travail exemplaire du Mouvement démocrate de Paris qui, à l'initiative de Marielle de Sarnez, a su impliquer l'ensemble des adhérents dans le projet de rédaction du RI départemental de Paris (20 réunions durant 3 mois).

1 – Les grands principes : la charte du vivre-ensemble
2 – L’adhérent au cœur du mouvement départemental
3 – Les moyens au service d’une ambition : les structures
4 – L’ambition au service des Parisiens : le projet


I - CHARTE DU VIVRE-ENSEMBLE


Les adhérents parisiens affirment solennellement leur attachement aux termes de la Charte du vivre ensemble et au Règlement intérieur du Mouvement départemental de Paris.

Le Mouvement départemental adopte un mode de fonctionnement innovant, clair et démocratique où le consensus est la règle et le vote l’exception.

– Nous nous engageons à bâtir un mouvement plus humain au service de l’efficacité politique.

– Nous construisons la démocratie dans la transparence, l’égalité, la fraternité et la convivialité.

– Nous favorisons les initiatives en imaginant et en créant de nouveaux liens dans l’esprit d’une plus grande solidarité.

– Nous avons vocation à promouvoir la tolérance en favorisant l’intégration de tous.

– Nous valorisons l’expérience de chacun. La formation et l’information nous permettent de garantir l’équité d’accès à l’action politique.

– Nous portons les valeurs du Mouvement Démocrate au travers de nos élus et de nos adhérents.

– Nous adoptons un discours compréhensible par tous et propre au Mouvement Démocrate, pour construire et diffuser un projet politique clairement identifié.

– Nous nous ouvrons à la société civile et institutionnelle en diffusant nos idées.

– Nous travaillons en concertation avec les autres mouvements départementaux et les sections locales des partis européens affiliés à l’ADLE.

– Par ces principes, nous créons une famille militante que nous devons développer pour proposer, par l'innovation des idées et l'efficacité, une force politique nouvelle aux Parisiens et Franciliens. (...) »

mardi 7 octobre 2008

Connaissez-vous Pénombre ?





énombre décortique l'usage des nombres dans les débats de société. Statistiques, sondages, chiffres 'officiels'... rien n'échappe aux fourches caudines de Pénombre et à la sagacité de ses rédacteurs. Et c'est un vrai plaisir de découvrir le dernier numéro de Pénombre, chaque trimestre, au fond de sa boîte à lettres.

« Fondée en juin 1993, Pénombre regroupe à ce jour 450 adhérents de compétences professionnelles très diverses ayant en commun le souci d’améliorer le débat démocratique par une utilisation raisonnée du nombre. »

Pour vous faire une idée, les archives de Pénombre sont consultables gratuitement sur le Web, ici. On y retrouve tous les anciens numéros jusqu'à l'avant-dernier, un classement des articles par thème facilite le feuilletage ici.

En plus de sa lettre d'information trimestrielle, Pénombre édite également des lettres 'grises' sur des thématiques particulières et organise assez régulièrement des soirées de rencontre et de débat sur un grand thème d'actualité.

Pénombre s'apprêtait à fêter son 50ème numéro. Mais Pénombre n'aime pas les chiffres ronds, alors je viens de recevoir un numéro carré pour marquer l'évènement : le numéro 49 (7 au carré) est massicoté... en carré. Un collector !

Je fais une entorse à la règle fixée pour ce blog, en reproduisant ci-dessous l'éditorial de l'avant-dernier numéro -- il sera en ligne bientôt sur le site de Pénombre et si cet extrait vous convainc, n'hésitez pas à vous abonner, ici.



Pénombre s'intéresse aux chiffres, moins aux mots, en principe... et pourtant. Ne serait-ce pas plutôt les mots qui posent problème ? Les mots mis sur les chiffres, s'entend, les appellations qu'on leur donne... Quelques exemples :

Les célèbres « prélèvements obligatoires ». Une fois le terme posé, le chiffre qui vient dessus a-t-il encore une importance ? C'est forcément « trop ». N'importe quel chien de Pavlov sait ça. Alors, 39,7% ou 63,2% ou un autre chiffre, ça n'a aucune importance. C'est « trop », évidemment trop.

Les « chiffres de la délinquance » ? Trop, forcément « en hausse ». Qu'importe le détail du chiffre ?

Le « nombre de fonctionnaires » : bien trop ! ... Mais au fait, combien sont-ils ? 3 millions ? 4 millions ? 5 millions ? Bien trop, vous dis-je !

Les « dépenses de santé » (en croissance inquiétante, bien entendu...)

Alors, si on changeait les mots, au lieu de raffiner les chiffres ?


On dirait « indice de solidarité » au lieu de « taux de prélèvements obligatoires » : après tout, c'est bien de cela qu'il s'agit (le volume des services collectifs et des redistributions sociales).

On dirait « travail de la police » au lieu de « chiffres de la délinquance » (ce serait en toute rigueur plus exact).

« Nombre de professeurs, d'infirmières, de policiers... »
plutôt que « nombre de fonctionnaires » ?

« Chiffre d'affaire du secteur santé »
plutôt que « dépenses de santé » ?

Ce que l'on choisit de mesurer, et le nom qu'on lui donne, détermineraient-ils la conclusion, avant même toute mesure ?

Le chiffre, pris au mot, serait-il pris au piège ?

Le même mot anglais 'figure' traduit nos mots « figure », « chiffre » et « statistiques » : les Anglais ont bien vu que dans le débat public, le chiffre est utilisé effectivement pour figurer, pas pour compter. Et si les intitulés des chiffres sont bien choisis, le masque des mots suffit, la « figure » elle-même devient inutile.

Éditorial du numéro 48 de Pénombre - avril 2008


dimanche 5 octobre 2008

Cogito* — ou la consolation du démocrate

Bon d'accord, les bourses dévissent... dangereusement. Et quand les bourses dévissent, elles débloquent à fond, et ça fait peur. Mais si j'en crois les meilleurs commentateurs aux infos de ce soir, la seule explication rationnelle serait... l'irrationalité et les comportements grégaires des financiers. Alors heureusement qu'il n'y a pas que la Bourse dans la vie : )

La bonne nouvelle du jour s'est jouée ce week-end au 133, rue de l'Université : une semaine à peine après les élections internes du MoDem, les Démocrates ont déjà retrouvé leur tête, pour réfléchir ! C'est for-mi-for-mi-da-a-ble.

Car le défi était sérieux. Après des semaines et des mois de campagne interne, les Démocrates alsaciens étaient devenus de vrais zombies. Une troupe de béni oui-oui écervelés :o) affiliés à trois camps catégoriquement antagonistes (les Ambition D, les Clairement D, les Initiative D), accros à des exploits de communication magnifiques (qui en vidéo, qui en profession de foi imprimées en couleur et diffusées à grands frais), experts en reformulations prodigieuses (comment dire la même chose ou presque, mais de trois façons différentes) ?

On imaginait une cure de désintoxication pour les sortir de là, les Démocrates alsaciens... Mais il aura suffi de l'appel de Corinne Lepage et des Commissions démocrates pour voir les pires ennemis d'hier se rabibocher, sous mes yeux. Bientôt comme cul-et-chemise ? Je serais finalement, le premier à m'en réjouir et à m'en amuser.

_ _ _


Les commissions thématiques du Mouvement démocrate se sont donc réunies pour la première fois, ce week-end à Paris. Sous la responsabilité de Corinne Lepage, les commissions démocrates ont un double objectif :
  • une mission programmatique : elles sont des lieux de diagnostic, d'analyse et de propositions. Leurs travaux alimenteront le programme pour 2012 et éclaireront dans l'intervalle, les orientations politiques nationales.
  • une mission de veille et d'alerte : les membres des commissions (experts, amateurs éclairés, citoyens engagés) sont en veille sur l'actualité la plus chaude de leur domaine d'expertise, en temps réel. Si besoin, ils alertent les instances nationales, via des relais dédiés au sein des différentes commissions.
Les commissions sont ouvertes à tous les militants du MoDem. Si ça vous intéresse et si vous ne l'avez pas déjà fait, vous trouverez toutes les infos nécessaires ici.

Les commissions se réunissent tous les deux mois environ, le plus souvent à Paris mais deux réunions seront décentralisées chaque année. Dans l'intervalle des réunions, un forum permet l'échange et l'animation en continu : http://forum.commissions-democrates.net - préalablement, il faut s'inscrire au forum en utilisant votre adresse mail déjà connue du Mouvement démocrate, une clé d'accès vous sera communiquée en retour, après vérification de votre qualité d'adhérent.

Pour ma part, je participe à la commission 'Recherche' (recherche et 'NTIC') et à la commission 'Institutions' (démocratie, médias, etc). Les instances départementales devraient permettre de relayer le travail des commissions au plan local. Nous en saurons plus bientôt.

Quelques extraits de nos travaux de ce week-end sont disponibles ici (attention, ce sont des prises de vue à la volée pour l'ambiance, et pas vraiment des morceaux choisis :-)
http://api.seesmic.com/#/video/VXu77WnmRW/watch
NB : pour le chapitrage, cliquer sur 'Conversations' en bas à gauche de la vidéo.

(suite)

*
Cogito ergo sum - je pense donc je suis - Discours de la méthode, René Descartes, 1637.
Quatre ans après la condamnation de Galilée par l'Inquisition, Descartes résume par cette expression, la notion de doute méthodique comme étant le meilleur moyen d'accéder aux vérités et au progrès dans la connaissance du Monde. Le doute méthodique est un conseil de prudence dans l'usage de la raison. Il permet d'éviter les erreurs dues à nos préjugés et à la précipitation de notre jugement.

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