mercredi 27 octobre 2010

Auditions publiques pour la prévention des conflits d'intérêts dans la vie publique

Et si le cumul des mandats était le 1er conflit d'intérêt ? Le plus courant et le mieux partagé.

Audition publique de François BAYROU par la Commission de réflexion pour la prévention des conflits d'intérêts dans la vie publique, mardi 26 octobre.


Voir aussi les 25 autres auditions parmi lesquelles Martin HIRSCH, ancien haut-commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté et auteur du livre Pour en finir avec les conflits d'intérêt, Élisabeth GUIGOU, ancien Garde des Sceaux représentant Martine AUBRY, François de RUGY, député de Loire Atlantique représentant Cécile DUFLOT, Jean-Pierre JOUYET, président de l'Autorité des marchés financiers, etc.

dimanche 24 octobre 2010

Saint – Raymond SOUBIE, priez pour nous... et pour nos retraites.


Le dimanche
à l'heure de la messe, il y a le Grand rendez vous de Jean-Pierre Elkabbach sur l'antenne d'Europe 1.

Et ce matin, Elkabbach recevait Raymond Soubie, ministre de Rien-du-tout, éminence grise chargée des questions sociales dans les couloirs et les antichambres de la République sarkoziste.

Un autre conseiller "spécial" de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant est un habitué des micros d'Elkabbach mais pour Raymond Soubie, c'était une première. Et pour une première, c'était plutôt une dernière car à 70 ans, Raymond Soubie s'apprête à tirer sa révérence.

Dans le studio d'Europe 1, le ban et l'arrière-ban gouvernemental étaient venus saluer son départ : Éric Woerth lui-même, Georges Tron, Nadine Morano, Laurent Wauquiez, Benoist Apparu, Nora Berra, Rama Yade, etc. Ils étaient tous là, ou presque.

Curieux spectacle pour un démocrate attaché à la démocratie parlementaire, au dialogue social et à la responsabilité gouvernementale mais occasion rêvée pour entendre le principal conseiller de Nicolas Sarkozy sur la réforme des retraites.

Et on n'a pas été déçu, comme avec cet échange à la minute 30:00 (cliquez ici pour écouter) concernant la principale injustice de cette réforme : le report de l'âge légal à 62 ans, déséquilibre au détriment* de ceux qui sont entrés les plus jeunes dans la vie active, ayant pour effet d'épargner* tous les autres.

— Verbatim —

Marc LOMAZZY, Le Parisien — Une question sur les perdants de cette réforme, tout de même... Est-ce que ceux qui ont commencé à travailler très jeunes, avant 18 ans et les séniors qui sont souvent exclus de l'entreprise très vite, est-ce que ce ne sont pas les grands perdants de cette réforme ?

SAINT-RAYMOND Soubie — Non, non, euh... Sur la première catégorie euh... ma réponse est catégorique : non. Puisque tous les jeunes entrés avant 18 ans euh... sur le marché du travail euh... seront exclus de cette réforme c'est à dire continueront à partir à 60 ans ou avant 60 ans donc les problèmes euh... ne se posent pas pour eux. Chaque année, il y en a 90.000 dans ce cas sur une cohorte (sic) de gens qui partent à la retraite de 700.000.

Fabien NAMIAS, Europe 1 — Mais ceux... Pour être précis car tout le monde à bien ça en tête : ceux qui ont commencé à travailler à 18 ans travailleront jusqu'à 62 ans, c'est à dire cotiseront 44 ans.

SAINT-RAYMOND Soubie — Oui, tout ceux qui auront euh...

Fabien NAMIAS, Europe 1Plus que la durée légale...

SAINT-RAYMOND Soubie... plus que la durée euh... plus que la durée légale, vous avez raison, mais euh... c'est une situation qui se retrouve dans la quasi totalité des pays d'Europe** et même à des niveaux euh... beaucoup plus élevés** et euh... l'autre choix, si l'on n'avait pas fait ça, aurait consisté à mettre la durée de cotisation en 2020 non pas à 41 années et demi mais justement à 44 ans. On aurait eu le même résultat.

Jean-Pierre ELKABBACH, Europe 1 — Mmmm... (...)

— Fin de l'échange —

Après les rafistolages, les erreurs de calculs et malgré les évidences arithmétiques, on le sait enfin... Nicolas Sarkozy a préféré décaler l'âge légal de 2 ans plutôt qu'augmenter la durée de cotisation de 2 ans ½, ce qui aurait produit le même effet sur l'équilibre financier des retraites, dixit Raymond Soubie.

Pourquoi et comment en est-on arrivé à cette querelle idéologique absurde qui oppose le recul de l'âge légal (défendu par la Droite) et l'augmentation de la durée de cotisation (défendue par la Gauche) ?

  • le recul de l'âge légal pénalise tous ceux qui ont commencé à travailler tôt (avant 20 ans : 20 + 42 = 62) et épargne tous les autres, voir démo ici ;

  • l'augmentation de la durée de cotisation pénalise ceux qui ont fait des études et qui ne sont entrés qu'après 20 ans dans la vie active.
Dès lors, un juste équilibre de la réforme n'imposait-il pas de jouer sur les deux paramètres en même temps, afin de répartir équitablement les efforts de financement ? En outre, une telle option aurait permis de réduire le décalage de moitié, soit un an seulement.

En reportant l'âge légal à 61 ans et en
augmentant la durée de cotisation à 43 ans,
la réforme aurait été mieux financée,
plus équitable et plus pérenne
à moyen et à long terme.


C'était une de mes 5 propositions soumises au Conseil national du MoDem le 26 juin. Ce Conseil s'étant réuni (comme tous les autres) à huis clos, j'ignore si ma proposition y a été débattue et les motifs de son rejet. Si un Conseiller national du MoDem peut me renseigner à ce sujet, les commentaires sont ouverts ou par mail envoyé à :

pierre [point] schweitzer [at] laposte [point] net

Merci d'avance.

* : avis personnel et je n'ignore pas que cette injustice majeure, martelée par TOUS les syndicats depuis le 1er jour et démontrée plusieurs fois sur ce blog, n'est pas diagnostiquée par le Mouvement démocrate, hélas.

** NDLR : si l'âge de départ est supérieur à 60 ans dans la plupart des pays d'Europe (sauf la Belgique), la durée de cotisation est très inférieure à ce qu'elle est en France.

jeudi 21 octobre 2010

Chronique de Luc Ferry, le Figaro du 21 octobre 2010

« Claude Allègre, après la tem­pête déclenchée par son li­vre, L'Imposture climati­que, a décidé de renouer avec des actions positives en créant une fondation pour l'éco­logie. Il m'a demandé d'en faire par­tie. J'ai accepté et, depuis lors, je suis assailli par une cohorte d'indignés qui m'incitent ardemment à ne pas m'afficher avec un homme aussi po­litiquement incorrect. Corinne Lepage a publié sur son blog un édito ra­geur qui dénonce cette connivence coupable et accuse mon propre livre, Le Nouvel Ordre écologique, d'avoir fait « perdre vingt ans » aux progrès de l'écologie politique en France. Rien que ça ! C'est me faire beaucoup d'honneur.

« C'est surtout se tromper du tout au tout sur le sens de mes interventions. Loin de lui être hostiles, elles en appellent au contraire à la création d'une écologie scientifique et huma­niste enfin débarrassée des oripeaux du gauchisme. Comme Allègre n'a cessé de le dire, le terme « d'imposture » ne visait dans son esprit ni les écologistes authentiques ni a fortiori les scientifiques. Il portait sur deux points - et dans les deux cas, je suis convaincu qu'il a raison. C'est donc sans le moindre état d'âme que je persiste et signe. Voici pourquoi.

« En premier lieu, il me semble en effet aberrant de prétendre prédire le climat général de la planète dans un siècle, attendu que nous n'avons pas la moindre idée de l'état de l'huma­nité dans trente ans. Y aura-t-il eu des guerres, des progrès démocrati­ques ou technologiques insoupçon­nés, de nouvelles sources d'énergie découvertes ou mises au point ? Nul n'en sait rien. On objectera que c'est justement pour ça qu'il faut appliquer le principe de précaution. Erreur fu­neste. Il faut au contraire innover, inventer, prendre des risques intel­lectuels et politiques comme jamais.

« Pourquoi ? Mais parce que, de toute façon, nous n'avons, nous les Européens, aucun moyen ni aucun droit d'empêcher l'Inde et la Chine d'entrer, comme nous l'avons fait nous-mêmes sans vergogne, dans l'ère de la consommation de masse. Ce n'est pas en saccageant la recher­che sur les OGM ni en limitant notre développement qu'on sauvera la pla­nète, car nous ne stopperons pas le leur, mais en inventant des moyens de les aider à le conduire sans dévas­ter le monde. On objectera que c'est un pari risqué. Sans doute. J'affirme seulement que de là où nous sommes, c'est-à-dire en Europe, il n'en est rigoureusement aucun- autre. Il est ab­surde d'imaginer que, de Paris ou de Bruxelles, nous allons freiner la crois­sance des nouveaux entrants. Or c'est pourtant là l'essentiel du problème. Si une chose est juste dans le Grenelle cher à Jean-Louis Borloo, c'est bien celle-ci : c'est en intégrant l'écologie à l'économie, en investissant dans la recherche et l'innovation qu'on protégera l'Univers, pas en nous infligeant des taxes ni en cultivant le my­the de la décroissance.

« Dans ces conditions, et telle est la seconde imposture pointée par Allè­gre, c'est une faute de persuader nos dirigeants que la priorité des priorités réside dans le changement climati­que. Un enfant meurt de malnutrition toutes les six secondes. Cela se passe aujourd'hui, ici et maintenant, sans que nos politiques s'en émeuvent. Mais pour en rester à la seule écologie, la question démographique et celle de l'eau sont à l'évidence autrement plus urgentes que celle du climat. Pour­quoi laissent-elles de marbre nos diri­geants, alors que les travaux du Giec réunissent une centaine de chefs d'État à Copenhague autour de l'ave­nir du protocole de Kyoto ? Face à cette logique médiatico-politique exorbitante, tous les autres sujets semblent avoir disparu comme par magie. Est-ce raisonnable ? C'est ici toute la question de la hiérarchisation des priorités en matière d'écologie qu'il faut reprendre à la racine.

« Devant ces distorsions de la réalité, la question décisive est la suivan­te : jusqu'à quand allons-nous conti­nuer à accepter que l'écologie soit guidée au seul radar de l'émotion mé­diatique ? Qu'il y ait eu, de part et d'autre, des maladresses et des excès est bien possible, et sans doute regret­table. Du reste, Claude Allègre n'en fait pas mystère : son combat pour rouvrir une discussion qui était ver­rouillée est maintenant derrière lui. Depuis plus de vingt ans, nous plai­dons l'un comme l'autre pour une ré­conciliation de l'écologie, de la démo­cratie et de la science. Là est l'essentiel, et sur ce terrain, je vois mal à quel titre les écologistes et les scientifiques authentiques pourraient ne pas nous rejoindre. »

Luc FERRY, Le Figaro du jeudi 21 octobre

mercredi 20 octobre 2010

À Strasbourg, Ban Ki-moon exhorte les Européens à plus de tolérance envers les immigrés


Entorse à la règle,
une dépêche AFP in extenso,
par Michel CONRATH :

(vidéo de l'allocution plus bas)

STRASBOURG (Conseil de l'Europe) — Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a exhorté les Européens à faire preuve de davantage de tolérance à l'égard de leurs immigrés, à l'occasion du 60e anniversaire de la Convention européenne des droits de l'Homme mardi à Strasbourg.

"Le défi européen du 21e siècle est - après avoir +gagné la paix+ au siècle passé - celui de la tolérance à l'intérieur", a-t-il déclaré.

Le numéro un des Nations unies s'est exprimé dans deux discours distincts largement consacrés à ce thème, le premier au Conseil de l'Europe - organisation paneuropéenne regroupant 47 pays -, le deuxième au siège strasbourgeois du Parlement de l'UE des 27.

Il a déploré que la situation sur ce point ne se soit guère améliorée depuis la venue en 2003 de son prédécesseur devant les députés européens. Kofi Annan avait alors lancé "un appel passionné pour que l'Europe saisisse l'élan offert par l'immigration, et pour résister à ceux qui diabolisent ces nouveaux-venus comme +l'autre+".

"J'aimerais pouvoir dire aujourd'hui que la situation en Europe s'est améliorée entre temps. Mais, en tant qu'ami de l'Europe, je partage une préoccupation profonde", a regretté M. Ban.

"Une tendance dangereuse est en train d'apparaître: certains jouent sur les peurs des gens", a-t-il poursuivi sous les applaudissements des eurodéputés.

"Ils accusent les immigrants de violer les valeurs européennes, alors que trop souvent ce sont les accusateurs qui subvertissent ces valeurs et donc l'idée même de ce que cela signifie d'être citoyen de l'Union européenne".

"Les chapitres les plus sombres de l'histoire de l'Europe ont été écrits avec un tel langage", a commenté M. Ban, relevant que "aujourd'hui, les cibles principales sont des immigrants de confession musulmane".

"L'Europe ne peut pas se permettre des stéréotypes qui ferment les esprits et nourrissent la haine. Et le monde ne peut pas se permettre une Europe qui fait cela", a-t-il poursuivi.

Un peu plus tôt, au siège du Conseil de l'Europe, le secrétaire général de l'ONU a déploré qu'une "anxiété croissante" dans les pays développés serve de "prétexte à des politiques de discrimination et d'exclusion".

"Dans bien des pays développés, immigration et récession économique suscitent une anxiété croissante, qui, de plus en plus, sert de prétexte à des politiques de discrimination et d'exclusion", a affirmé M. Ban.

Aujourd'hui, "le schisme entre l'Est et l'Ouest a été remplacé par une fracture de plus en plus marquée entre le Nord et le Sud. Les droits civils et politiques reculent, l'engagement en faveur du droit au développement social et économique manque de vigueur".

"Quand on parle de droits de l'Homme, il ne devrait y avoir aucune sélectivité. Les droits de l'Homme ne sont pas un menu dans lequel on peut picorer", a martelé M. Ban.

Le secrétaire général s'est félicité de l'initiative prise par le Conseil de l'Europe d'une réunion "à haut niveau" avec l'UE mercredi à Strasbourg pour "discuter de l'intégration des Roms en Europe".

Le secrétaire général du Conseil de l'Europe, Thorbjoern Jagland, a convenu qu'il restait "beaucoup de problèmes à régler" en matière de droits de l'Homme dans certains des 47 pays de cette organisation paneuropéenne, "et pas seulement dans les nouvelles démocraties". "Nous devons balayer devant notre propre porte", a-t-il conclu.

Allocution de M. Ban Ki-moon
au Parlement européen de Strasbourg, le 19 octobre 2010 :
[ utilisez le clic-droit pour les contrôles vidéo ]


dimanche 17 octobre 2010

Faut-il savoir compter pour réformer les retraites ? Pas si sûr...

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Incroyable dialogue de sourds ce soir, au JT de Claire Chazal. François Fillon répondait à une interpellation de François Chérèque enregistrée la veille, au même endroit.

Voir l'échange à la minute 3:40 :

Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéo


François Chérèque évoque le "cas d'école" d'un salarié, entré dans la vie active à 18 ans et qui devra cotiser 44 ans avec la réforme (contre 40,5 ans aujourd'hui) alors que ceux qui ont commencé à 22 ans (ou plus tard...) cotiseront 2 voire 3 ans de moins. [ J'affirme pour ma part que ceux qui ont commencé après 21 ans ne seront nullement concernés par la réforme car les **_hypothétiques_** années de cotisation supplémentaires auront pour 1ère conséquence la hausse de leur pension (+ deux 41èmes soit 5% + 10% de décote en moins). ]

L'interpellation du syndicaliste est claire : « Pourquoi est-ce l'ouvrier qui paie pour les autres ? C'est ça l'injustice ! »

Réponse sidérante du Premier ministre : « Ce que dit François Chérèque n'est pas exact. » Fichtre ! Et de poursuivre sans démontrer la prétendue erreur de Chérèque mais en réfutant son argument sur la durée de cotisation pour se concentrer sur le seul critère valable à ses yeux : l'âge légal.

Au delà du dialogue de sourds (plutôt inquiétant pour ce qu'il révèle de l'état de notre démocratie sociale), François Fillon n'évite pas une grossière erreur : « Il [l'ouvrier en question] aura deux ans de cotisations supplémentaires, comme tout le monde. (sic) » Ce qui est parfaitement inexact puisque ceux qui ont commencé après 21 ans ne sont pas concernés par le report de l'âge légal à 62 ans et qu'ils ne contribueront qu'à la marge, voire pas du tout, au financement de la réforme.

Question (inquiétante) : Faut-il savoir
compter pour réformer les retraites ?

Deux épisodes précédents nous avaient déjà mis la puce à l'oreille, avant que Libération ne titre en Une lundi « Retraites — Les bobards faussent le débat ».

Le 3 octobre, François Fillon répondait à Guy Lagache sur M6 - Capital. Guy Lagache fait observer qu'un salarié ayant commencé à travailler à 18 ans devra cotiser 44 ans avant d'atteindre le nouvel âge légal de 62 ans, soit 2,5 années de plus que la durée de cotisation requise pour un départ à taux plein (41,5 ans en 2020).

Réponse de F. Fillon : « Dans ce cas, vous allez toucher une retraite plus élevée. » Évidemment faux car la surcote ne s'applique qu'au delà de l'âge légal. Libé titrera le lendemain Réforme des retraites : Fillon invente une surcote imaginaire.

Pendant ce temps, le contribuable moyen, citoyen informé, cotisant Lambda commence à avoir des sueurs froides... Un Premier ministre qui visiblement, ne connait pas sa réforme... Faut-il savoir compter pour réformer les retraites ? Ça commence à faire beaucoup...

Rebelotte hier soir au JT de France 2. C'est Luc Chatel qui s'y colle, porte-parole du gouvernement. Il répond aux questions de Laurent Delahousse (voir vidéo à la minute 8:45) et affirme :
« Nous demandons des efforts aux Français, nous leur demandons de travailler 2 ans de plus. »

Affirmation habile (un "élément de langage" sans doute) qui n'est acceptable qu'en apparence mais fausse en réalité. Car si le gouvernement avait voulu demander aux Français de travailler 2 ans de plus, il aurait en même temps allongé de 2 ans la durée de cotisation de (tous) les Français, plutôt que de reporter uniquement l'âge légal qui ne concerne qu'une partie d'entre eux.

Ainsi va la réforme des retraites, de rafistolage en rafistolage.

En attendant, la réforme en cours est toujours aussi inefficace qu'injuste, comme l'avait très bien démontré Danièle Karniewicz :
  • hypothèses de croissance et de chômage inatteignables ;
  • unification des régimes reportée aux calendes grecques ;
  • équilibre incertain et à très court terme, etc.

Malgré tout ça, malgré les rafistolages, malgré les mensonges, malgré les erreurs arithmétiques, François Fillon, droit dans ses bottes, l'affirme ce soir : « La réforme ira jusqu'au bout ! »
On est sauvé.

lundi 11 octobre 2010

« Au fil des saisons, TER Alsace vous rapproche du potager ! » tous les jeudis de 16h à 19h dans 7 gares alsaciennes.


TER Alsace propose à partir du 7 octobre un service innovant, tous les jeudis entre 16h et 19h dans les gares de Saverne, Haguenau, Molsheim, Sélestat, Colmar, Bollwiller et St Louis : les Paniers fraîcheur, en partenariat avec les Chambres d'Agriculture du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, l’interprofession des Fruits et Légumes d’Alsace et les producteurs régionaux.

Pratique :
Une fois par semaine, un producteur alsacien vous livre dans votre gare, des fruits et légumes frais, de qualité et de saison, issus de sa production.

Écologique :
Les fruits et légumes de votre panier fraîcheur sont issus de l’agriculture locale durable et vendus directement par le producteur. Ce service favorise le commerce de proximité et réduit notamment les émissions polluantes liées au transport de marchandises.
Économique :
Votre panier vous attend à l’arrivée de votre train, selon la formule choisie :
Duo : 10 € (environ 4 kg)
Famille : 15 € (environ 7 kg)

Simple :
Les Paniers fraîcheur sont proposés dans les gares concernées tous les jeudis entre 16h et 19h. L’abonnement aux Paniers fraîcheur existe pour une durée de 3, 6 ou 12 mois, avec paiement mensuel ou trimestriel. La vente ponctuelle des paniers est également proposée au prix de 10 ou 15 €. Idéal pour tester !

Des producteurs alsaciens à votre service tous les jeudis entre 16h et 19h :

samedi 9 octobre 2010

Haines d'Alsace par Béatrice Gurrey — Le Monde dimanche 10 & lundi 11 octobre 2010

Mise à jour n° 2 La Voix est libre – France 3 Alsace du 6 novembre 2010 : Actes racistes : Qui ? Voir l'émission

Mise à jour n° 1 – Le maire de Strasbourg, Roland RIES lance un appel aux côtés de Faruk GÜNALTAY, directeur du cinéma L’Odyssée et du professeur Israël NISAND.

SIGNEZ L'APPEL ! en cliquant ici

Page Trois du Monde
dimanche 10 & lundi 11 octobre 2010 :

ou cliquer sur la page pour agrandir.
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lundi 4 octobre 2010

« La vérité sur les retraites » et le non-dit des évidences arithmétiques : 62 ans – 41 annuités = 21 ans.

À la veille de l'ouverture du débat sur les retraites au Sénat et à quelques jours de la sortie* du livre de Danièle KARNIEWICZ « La vérité sur les retraites », retour sur les propos de l'auteur à l'Université de rentrée du Mouvement démocrate le 25 septembre et éclaircissement d'une question à peine évoquée dans ce débat, une question-clé pour les partenaires sociaux :

Qui va payer la réforme ?

En reportant l'âge légal de 60 à 62 ans, Nicolas Sarkozy fait le choix de faire payer la réforme à ceux qui ont commencé à travailler tôt et d'épargner (tous) les autres.

Les syndicats le martèlent depuis des mois et ils ont raison. C'est une évidence arithmétique. Démonstration :

La loi Fillon de 2003 avait fait passer la durée de cotisation de 160 trimestres (40 ans) à 164 trimestres en 2012, soit 41 ans de cotisation pour obtenir une retraite à taux plein.

Qui aura validé 41 annuités à l'âge de 62 ans ? Ceux qui ont commencé à travailler à 21 ans ou avant : 21 + 41 = 62. Ceux-là et ceux-là seulement pouvaient partir à 60 ans avec une retraite complète et devront désormais travailler 2 années supplémentaires sans aucun bénéfice sur le montant de leur retraite. En clair, ils bénéficieront de leur retraite 2 années de moins.

C'est l'essentiel des "économies" prévues par la réforme : 20 milliards sur 32 sont obtenus en réduisant de 2 ans la retraite de ceux qui ont commencé à travailler avant 21 ans.

En revanche, tous les autres obtiendront un bénéfice sur le montant de leur retraite. Car ayant commencé à travailler après 21 ans, leur carrière professionnelle est incomplète à 60 ans (39 annuités tout au plus). Dès lors, le report à 62 ans permettra :

- d'ajouter deux 41èmes à leur salaire de référence : + 5%
- de réduire de 2 ans la décote : 2 x 5 = + 10%

Le report de 60 à 62 ans offrira donc une augmentation substantielle du niveau de leur retraite (+ 16% minimum) à tous ceux qui ont commencé à travailler après 21 ans.

Autant dire que cette situation n'apportera aucun bénéfice à l'équilibre des retraites -- je vous épargne ici, le calcul cynique du gain (ou perte) financier(e) en fonction de l'espérance de vie...

Danièle KARNIEWICZ, présidente de la CNAV, a curieusement éludé cette question dans son exposé du 25 septembre. Il s'agit pourtant d'une question-clé du dialogue social car elle pose le problème de l'équité pour équilibrer les efforts de chacun dans le financement du régime par répartition.

Qui peut croire qu'on puisse
régler un problème en le dissimulant ?



UR 2010 DEBAT "La vérité sur les retraites"
envoyé par mouvementdemocrate.

Les évidences arithmétiques sont pourtant claires. Alors pourquoi ne sont-elles pas énoncées clairement plutôt que passées sous silence ?

Ce point d'achoppement mis à part, l'exposé de Danièle KARNIEWICZ fut évidemment très pédagogique et très lucide sur les enjeux et les résultats (espérés) de la réforme :

  • « Ça ne boucle pas »... Autrement dit, le compte n'y est pas et le régime des retraites ne sera pas équilibré en 2018 ;

  • L'iniquité entre les statuts et les régimes (privé, public & régimes spéciaux) reste le premier facteur d'inégalité face à la retraite ;

  • Les plus jeunes sont cruellement absents du débat, preuve que cette réforme n'est qu'un énième rafistolage sans débat de fond véritable ;

  • Nous n'échapperons pas à la définition collective de ce que doit être un niveau de retraite décent si nous voulons vraiment sauver la répartition ;

  • Last but not least... Les régimes "par points" ou par "comptes notionnels" ne seraient-ils que des « miroirs aux alouettes » ?
Sur tous ces sujets, les arguments de Danièle KARNIEWICZ méritent d'être entendus, à défaut d'avoir été débattus... au sein de la Conférence nationale.

* : Mise à jour — selon les Éditions Michalon contactées aujourd'hui-même, la sortie du livre de Danièle KARNIEWICZ, initialement prévue le 7 octobre est reportée sine die.