mercredi 28 juillet 2010

« Pourquoi l'affaire Bettencourt est un révélateur national » par Edwy PLENEL







Excellent papier d'Edwy PLENEL sur Mediapart.

Si vous n'êtes pas encore abonné, une offre Découverte est disponible pour 1 euro.

L'affaire Bettencourt, devenue l'affaire Woerth et cachant une affaire Sarkozy, est un révélateur de l'état de la France: de ses inégalités et de ses injustices sociales, de ses déséquilibres institutionnels et de ses régressions démocratiques, des abus d'un pouvoir présidentiel sans contrôle.

Illustrant l'utilité démocratique d'une presse libre, elle souligne tout ce qui n'est plus supportable et tout ce qui devrait changer, demain.

C'est pourquoi elle a, dès nos premières informations du 16 juin (voir l'article inaugural de Fabrice Arfi et Fabrice Lhomme), suscité cette passion publique qui est au ressort des vitalités républicaines: une haute curiosité, tissée de vertu politique, d'exigence sociale et d'espérance démocratique.

(...) Six semaines après le début du feuilleton et alors qu'il connaît deux moments symboliques, avec les auditions policières de Liliane Bettencourt puis d'Eric Woerth, cet effet de révélation peut être résumé en sept vérités, développées ci-après :

1. L'utilité d'une presse libre,
2. Le scandale de l'inégalité sociale,
3. La corruption de la République par l'argent,
4. Le détournement du financement des partis,
5. L'injustice de la politique fiscale,
6. La menace d'une justice d'exception,
7. La responsabilité du président de la République. (...) »


Pour mémoire, Edwy PLENEL est intervenu à l'Université populaire du Mouvement démocrate sur le thème de la Liberté numérique, le 14 mars 2009.
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lundi 26 juillet 2010

Abandon des vols supersoniques — la fin de CONCORDE — ou comment les civilisations finissent.


Après tout, il faudra bien s'y faire : les civilisations sont mortelles comme les meilleures choses ont une fin.

Bientôt 10 ans que le plus prodigieux engin jamais inventé par l'Homme -- pour le transport des passagers -- a fait son dernier vol, tragique. Jamais remplacé depuis.

À chacun son idée du progrès.
À moi le mien.

L'abandon des projets de vols supersoniques depuis l'accident de Concorde est pour moi le signe tangible de l'effroi, la signature du doute qui mine notre aspiration au progrès.

Ci-gît une certaine idée du progrès
Requiescat in pace

JFK tourne la page : à quand un JFK 2.0 ?

Ayant voté pour lui aux élections européennes dans le Grand-Est, j'aurais préféré que Jean-François KAHN utilise sa plume et son verbe ailleurs que sur un blog : à la tribune du Parlement européen de Strasbourg comme c'était prévu, par exemple !

En guise de palliatif pour démocrate frustré (JFK ayant démissionné, sitôt élu), j'ai suivi son blog Tourner la page mais sans suivre assidûment la litanie des commentaires, n'y jetant qu'un œil distrait -- il aurait fallu s'accrocher... plus de 1.600 commentaires à son avant-dernier billet !

JFK nous parle de "forum" en évoquant les commentaires de son blog, commentaires dont les abus le conduisent (si j'ai bien compris), à renoncer à cette expérience inédite d'écriture en ligne.

Cher JFK, un BLOG n'est pas un FORUM !
Par définition, les forum internet sont organisés et modérés.

Mettre sur le dos de vos commentateurs la responsabilité de l'échec (ou de l'abandon), c'est un peu gros !!

À quand un JFK 2.0 ?


Rendez-vous le 10 septembre pour en savoir plus, peut-être ?

vendredi 23 juillet 2010

Mieux que le torche-cul de Gargantua : le torche-cul tricolore ?

Les ministres de la République n'ont décidément rien de mieux à faire...
  • - La crise, où ça ?
  • - La dette, où ça ?
  • - La régulation financière, où ça ?
  • - Les affaires, où ça ?
Occupons nous des torche-culs !
Mieux : les expos de clichés de torche-culs...
Rien à ajouter à ce qu'en dit l'ami Eolas.

mardi 20 juillet 2010

Wolfgang SCHÄUBLE, « l'Homme de Fer de Merkel » sera demain à Paris

Le ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble participera demain au Conseil des Ministres à Paris, conseil consacré à la gouvernance économique de l'Union européenne.

Son homologue française Christine Lagarde, avait été le premier membre d'un gouvernement étranger à participer à un Conseil des ministres allemand, le 31 mars dernier à Berlin.

Ministre de l'intérieur d'Helmut Kohl lors de la réunification allemande, M. Schäuble fut victime d'un attentat à Offenburg, à quelques km de la frontière alsacienne, le 12 octobre 1990.

Acte d'un déséquilibré... mais Wolfgang Schäuble « l'architecte de l'unification » fut paralysé à vie.

Après avoir repris le Ministère fédéral de l'Intérieur lors de la Grande coalition en 2005, Wolfgang Schäuble est devenu l'Homme de Fer d'Angela Merkel face à la crise financière.

Il n'est sans doute pas pour rien dans les décisions controversées, unilatérales mais spectaculaires de l'Allemagne pour la régulation financière, comme l'interdiction des ventes à découvert -- voir mon billet sur ce blog, en mai.


Le 27 août 2009, Wolfgang Schäuble participait à la cérémonie d'hommage à Adrien Zeller, ancien Président de la Région Alsace, à la cathédrale de Strasbourg où il prit la parole [à la minute 1 heure : 25 minutes] juste avant François Fillon.


lundi 19 juillet 2010

Dons aux "partis de poche" : la niche fiscale n'est pas plafonnée

Par les temps de rigueur budgétaire qui s'annoncent, ça fait désordre. Ainsi, Laurent Wauquiez ou Emmanuel Valls ne seraient pas les derniers à bénéficier des services de leur "parti de poche".

En même temps, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy ont bien le leur, alors pourquoi pas eux... Laulau et Manu ont bien le droit de faire comme les grands, non ?

En quelques clics, j'ai eu confirmation d'une info entendue à la radio ce matin mais que je n'osais pas croire : les dons aux partis politiques (officiels ou de poche) ne sont pas plafonnés.

Le code des impôts prévoit bien que le don d'un particulier X ou Y à un parti LAMBDA est limité à 7.500 euros pour bénéficier d'une réduction fiscale de 66% (soit 5.000 euros pour un don de 7.500 euros) mais le contribuable peut donner autant qu'il veut ou presque, à différents partis, de poche ou pas, dans la limite de 20% de son revenu imposable annuel, rien que ça.

Abracadabrantesque, comme dirait l'autre.

Ainsi, si vous souhaitez réduire vos impôts, c'est très simple :

Vous créez une association destinée à soutenir votre action : Association de soutien à l'action de Frédéric MARTIN, par exemple. Trouvez-vous un ou plusieurs complices prêts à adhérer à votre association (ticket d'entrée : 7.500 euros) sous condition de réciprocité : vous adhérerez vous-même à l'association de soutien à leur action, en l'occurrence l'Association de soutien à Martin DUPOND. Le ticket d'entrée consenti pour vous accueillir au sein de l'association miroir est le même : 7.500 euros. La rédaction des statuts et les frais de déclaration des associations sont totalement accessoires, comme on va s'en rendre compte.

Selon l'article 200 du Code général des impôts, Martin Dupond et Frédéric Martin pourront déduire chacun 5.000 euros de leur contribution fiscale. Et leurs dons réciproques s'annuleront. Génial, non ? Bénéfice net : 5.000 euros pour chacun, piqués dans la poche des autres contribuables – on appelle ça une "niche fiscale".

Au total, 10.000 euros barbotés dans la poche du péquin moyen, contribuable Lambda comme vous et moi.

Je comprends mieux maintenant pourquoi Nicolas Sarkozy a choisi le trésorier de l'UMP pour en faire le Ministre du Budget de la République. Ainsi va la République des Avocats d'Affaires de N. Sarkozy.

Ah, j'oubliais un détail : mieux vaut être imposable pour bénéficier de cet avantage. Car comme chacun sait, seuls les foyers fiscaux non imposables paient plein pot leurs dons aux associations caritatives et aux partis politiques... Les 66% ne sont remboursés qu'aux contribuables les plus aisés, ceux qui paient l'IRPP, pas plus d'un foyer fiscal sur deux...

Simples contribuables de la TVA, "non imposables" comme on dit, s'abstenir !

samedi 17 juillet 2010

Pénibilité & retraites (1) – Retour sur la loi du 30 décembre 1975 relative aux « conditions d'accès à la retraite de certains travailleurs manuels. »

Été studieux. Ce billet inaugure une série estivale de 5 à 7 billets sur les retraites – agenda gouvernemental oblige – mais en intermezzo, on ne se privera pas de quelques billets plus légers en direct de Strasbourg, de La Rochelle ou de l'Île de Ré.

Bonnes vacances à tous & rendez-vous à l'Université de rentrée du Mouvement démocrate à tous ceux qui pourront s'y rendre.

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Qui tient la patate chaude de la sacro-sainte "pénibilité" ?

La loi Fillon de 2003 prévoyait pourtant que les syndicats et le patronat s'emparent du dossier de la pénibilité mais depuis 7 ans, on tourne en rond !

En 'plouc' de Giscardien historique (et indécrottable), je rappelle ici qu'en 1975, le gouvernement de VGE octroyait à certains travailleurs manuels le droit de prendre leur retraite cinq ans avant les autres salariés.

La loi du 30 décembre 1975 stipule en effet, dans son Article 1 :

L'article L.332 du code de la sécurité sociale ( L351-8 du nouveau code) est complété par les dispositions suivantes :

Pour les travailleurs manuels salariés justifiant d'une longue durée d'assurance dans le régime général ou dans ce régime et celui des salariés agricoles, qui ont effectué un travail en continu, en semi-continu, à la chaîne, un travail au four ou exposé aux intempéries sur les chantiers, pendant une durée déterminée par voie réglementaire, et dont la pension est liquidée à un âge compris entre soixante et soixante-cinq ans, cette pension est calculée compte tenu du taux normalement applicable à ce dernier âge.

La pension est également calculée au taux normalement applicable à soixante-cinq ans au profit des mères de famille salariées justifiant d'une durée minimum d'assurance dans le régime général, ou dans ce régime et celui des salariés agricoles, dont la pension est liquidée à un âge compris entre soixante et soixante-cinq ans qui ont élevé au moins trois enfants dans les conditions prévues à l'article L. 327, deuxième alinéa, (L342-4 du nouveau code) et qui ont exercé un travail manuel ouvrier pendant une durée fixée par voie réglementaire.

Les dispositions contenues dans le présent article seront introduites dans le décret n°51-727 du 6 juin 1951. »

Évidemment, cet avantage octroyé aux travailleurs manuels s'est évanoui en 1982, lorsque le gouvernement de Pierre MAUROY et de François MITTERRAND a étendu l'avantage de la retraite à 60 ans à tous les salariés, travailleurs manuels ou pas...

À ma connaissance, l'avantage octroyé en 1975 pour les métiers pénibles, puis effacé en 1982 par la généralisation de la retraite à 60 ans, n'a jamais été rétabli ni compensé.

Alors, pourquoi serait-il impossible de faire aujourd'hui ce qui était faisable en 1975 ?


Voir aussi l'interview de Simone VEIL sur l'équilibre de la Sécurité sociale en 1977 (Retraites versus Santé) :

retrouver ce média sur www.ina.fr


Je reviendrai par la suite sur :
  • la défense du principe de répartition ;
  • le départ à 62 ans et les seuls qui y contribueront ;
  • la critique de la fiscalisation des ressources ;
  • un nouvel équilibre des branches de la Sécurité sociale ;
  • la critique du status-quo quant à la durée de cotisation ;
  • d'autres propositions : Bonus / malus pour l'emploi des Juniors et des Séniors par ex. (voir les commentaires).

jeudi 8 juillet 2010

Le véritable exploit de Solar Impulse est-il son bilan Carbone ?


Les journaux de Radio France ont vanté à la mi-journée les 26 heures de vol non-stop de Solar Impulse au dessus du Jura suisse, en indiquant qu'il s'agissait d'un vol "sans carbone" – comprendre : sans émission de CO2.

Hélas, on est encore loin de cette réalité...

Solar Impulse embarque 12.000 cellules photovoltaïques et 400 kilogrammes de batteries lithium-polymère dont la production a un bilan carbone qui est encore loin d'être nul ! Pour mémoire, le temps de retour carbone d'une cellule photovoltaïque est de 2 à 3 ans en production continue...

Sans aucun risque de se tromper, on peut affirmer que n'importe quel monomoteur biplace qui décolle d'un aérodrome a un bilan carbone bien plus favorable que Solar Impulse.



Toutefois, cet exploit technologique mérite d'être salué, au même titre que celui de la Bugatti électrique alsacienne.

L'innovation technologique de Solar Impulse consiste à capter l'énergie solaire en vol et donc, à reconstituer son autonomie énergétique après le décollage, dans des conditions d'ensoleillement ultra-favorables : au dessus des nuages.

Au delà du changement de motorisation (kérosène versus électrique), le principe de ravitaillement solaire en vol est très intéressant et va conduire, vraisemblablement, à reconfigurer toute la géométrie de l'appareil, afin d'optimiser la captation de l'énergie solaire.



De la même façon que la voiture électrique devrait, à mon sens, reconfigurer les usages urbains de la voiture (location ou auto-partage par ex) plutôt que se borner à substituer un moteur électrique au moteur thermique, en installant des prises électriques à tous les coins de rue...

PS : rappelons au passage la nécessité de taxer le kérosène de l'aviation civile afin de financer la recherche sur les motorisations sans carbone des aéronefs : l'hydrogène par exemple.

Affaire BETTENCOURT : le Fil d'Ariane, si vous n'y comprenez plus rien...

... ne manquez pas l'impressionnante enquête de Raphaëlle BACQUET et Pascale ROBERT-DIARD dans Le Monde daté demain : Les riches heures de l'affaire Bettencourt.


Les chèques de mémé Lilianne, arrêtez de me dire que « c'est pas cher » !

Alors que le procureur Courroye vient de boucler le 6ème interrogatoire de Claire T. – en l'absence de son avocat car il s'agit d'une enquête "préliminaire" et non d'une instruction... on est toujours sans nouvelle des 3 chèques "pas chers" signés par Lilianne B. et destinés à Nicolas SARKOZY, Valérie PÉCRESSE et Éric WOERTH...

mercredi 7 juillet 2010

NON à la chasse à l'homme — OUI au procès en règle de la République des Avocats d'Affaires !

L'Express éclaire ce soir un nouvel aspect du mélange des genres et de la confusion d'intérêts méthodiquement orchestrés dans la République des Avocats d'Affaires de Nicolas Sarkozy.

L'ancien Ministre du Budget est aussi maire de Chantilly. Dès le début de l' « affaire », on s'interrogeait sur la nomination de l'épouse du Ministre (épouse du maire de Chantilly donc) au Conseil de surveillance d'Hermès, principal organisateur du Prix de Diane à l'hippodrome de Chantilly.

L'Express
nous révèle ce soir une nouvelle série de faits consternants sur les connivences cantiliennes entre la sphère publique et le monde des affaires... À lire sans faute.

À toutes fins utiles, rappelons aux membres du gouvernement le titre d'un manuel de référence sur le sujet, que tous les étudiants de l'ENA connaissent :

Déontologie des fonctions publiques
par Christian VIGOUROUX
[ cliquer sur l'image pour commander ;) ]


Extrait de la 4ème de couverture :
La déontologie n'est pas innée. Elle ne s'improvise pas. Même si Philippe le Bel avait déjà tout prévu dans son ordonnance du 23 mars 1303, les erreurs et méconnaissances de la déontologie semblent toujours nombreuses et plus rapidement connues. Parallèlement les exigences du citoyen, électeur, usager, contribuable, syndicaliste, éventuellement requérant, sont toujours plus élevées. D'où se manifestent des attentes nouvelles notamment sur les thèmes de la laïcité, les déclarations de conflits d'intérêts, les rapports avec la presse ou la responsabilité pour délits non intentionnels. Faut-il un code de déontologie dans la fonction publique ?

Pour une bibliographie plus complète, voir ici.

PS : cela dit, j'estime pour ma part que l'abattement fiscal de 75% sur l'ISF serait une excellente chose s'il était réservé à l'investissement dans de Jeunes entreprises innovantes. Comme pour les stocks options, l'élargissement du dispositif à toutes les PME (et non PME même) crée un effet d'aubaine indu pour les investissements non risqués et prive du même coup les JEI d'un avantage concurrentiel décisif pour leur financement et leurs recrutements... Totalement absurde !

La police confirme un retrait d'espèces de 50.000 € le 26 mars 2007. Pourquoi, pour qui ? Edwy PLENEL porte plainte contre Xavier BERTRAND...

... et un autre fumeur de cigares "centriste" André SANTINI (69 ans) succède à Christian BLANC au chevet du Grand Paris, grâce à un décret d'application gouvernemental taillé sur mesure, repoussant l'âge-limite de 65 à 70 ans...

Jusqu'ici, tout va bien.

Dans 20 Minutes : Attaques de l'UMP: «Mediapart» porte plainte
Dans Le Monde : La police confirme le retrait de 50.000 euros fin mars 2007

mardi 6 juillet 2010

Brêve de comptoir ... c'est l'été ;-)

Si l'on en croit Mediapart, André et Liliane Bettencourt auraient investi 150.000 euros dans la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en mars 2007.

E.X.C.E.L.L.E.N.T PLACEMENT : deux ans plus tard, 30 millions d'euros leur tombent du ciel au titre du bouclier fiscal.
C'est 200 fois plus.

Moi, mon Livret A ne me rapporte toujours que 1,75% chaque année :((

lundi 5 juillet 2010

Deux seaux d'eau pour éteindre l'incendie ?

[cliquer sur l'image pour voir l'interview ]

Il y a quelques années en Suède, une ministre Mona Sahlin dut démissionner sur le champs pour avoir utilisé sa carte bleue de fonction pour payer... 2 tablettes de Toblerone et 1 paquet de couches-culottes.

Il y a quelques décennies en France, Charles de Gaulle mettait un point d'honneur à payer les factures d'électricité de son appartement privé à l'Élysée et son épouse Yvonne payait le poulet lorsqu'elle s'invitait à la table de l'Élysée, le dimanche.

Alors évidemment, les démissions de MM. Blanc & Joyandet n'ont que trop tardé !

Mais l'essentiel n'est pas là, hélas.

Le nœud du système sarkozyste, c'est l'Abus de pouvoir, la confusion permanente de la chose publique (Res-publica) avec les intérêts privés, l'absence délibérée (et organisée) de toute séparation des pouvoirs, l'effacement de toute déontologie de service public, en un mot : la "République" des Avocats d'Affaire érigée en système.

Dans cette situation, deux seaux d'eau suffiront-ils à éteindre l'incendie ?

PS : je le dis (et je me répète) : seule la situation de M. & Mme WOERTH me pose problème. L'intégrité morale de Mme Bettencourt, héritière de l'Oréal (voir son itw) n'est pas en cause et son problème fiscal m'indiffère.



[ cliquer sur les pages pour agrandir ]

dimanche 4 juillet 2010

HALTE AU FEU ? Trois objections à la Tribune de Simone VEIL & Michel ROCARD dans Le Monde

Michel Rocard et Simone Veil signent aujourd'hui une salutaire Tribune dans Le Monde (ci-dessous) rappelant les exigences du débat démocratique et l'un des principes fondateurs de la République : la séparation de la chose publique – Respublica – des intérêts privés.

Toutefois, une phrase énigmatique m'empêche d'adhérer pleinement à ce texte et voici 3 objections à son sujet. Les auteurs écrivent :

(...) Attaquer ad hominem, harasser sans relâche, dénoncer sans preuves, d'un côté comme de l'autre, ce n'est pas servir le débat, c'est desservir la démocratie, l'affaiblir et finalement l'asservir au nom même des principes que l'on croit si bien défendre. (...) »
  • Attaquer ad hominem — Il n'y a pas de liberté individuelle sans responsabilité personnelle. Le "système" a bon dos...

    À entendre certains, la République exigerait plus d'exemplarité d'un joueur de football que d'un ministre d'État ! C'est absurde et pour moi, c'est inacceptable.

  • Harasser sans relâche — À l'heure où se joue la survie d'un des plus grands quotidiens français, Le Monde, jusque dans les antichambres de l'Élysée, peut-on reprocher aux derniers journalistes d'investigation de faire leur métier ?

    Du Canard Enchaîné à Médiapart, en passant par quelques autres, trop rares, les enquêtes des journalistes informent l'opinion publique. Et si ces enquêtes se transforment chaque semaine en cascades de révélations sidérantes, à qui la faute ? Aux journalistes, vraiment ?

    Je reconnais à l'opinion publique le droit de s'indigner des informations qu'elle reçoit. Ce n'est pas du populisme. Il n'y a pas de démocratie viable et efficace sans une vérité reconnue et partagée. La presse y joue un rôle primordial. Faudrait-il organiser l'embargo ou la rétention des informations lorsqu'elles deviennent trop... explosives ?


  • Dénoncer sans preuves — Sans doute y a-t-il eu, ici où la, quelques dérapages. Mais l'essentiel des faits sont avérés. On peut s'interroger sur l'enregistrement clandestin qui a déclenché l'affaire mais les situations problématiques étaient déjà connues et les protagonistes reconnaissent eux-même la plupart des faits nouveaux qui ont été révélés.

    Les conflits d'intérêts
    sont évidents aux yeux de n'importe quel "honnête homme", même s'ils ont été tus par certains journaux depuis des années (et on peut se demander pourquoi). Les soupçons de prise illégale d'intérêts existent bel et bien puisque la question fait débat parmi les juristes.

Dans la "République irréprochable" rêvée par NS en 2007, aucun soupçon sérieux de cette nature ne devrait exister ! Mais dans la République des Avocats d'Affaire réelle de NS, les confusions d'intérêt sont organisées de manière permanente et méthodique... Faudrait-il taire le nom de ceux qui en sont les 1er responsables ?

Sous ces 3 réserves, j'approuve pour l'essentiel la Tribune de Michel Rocard et de Simone Veil dans Le Monde d'aujourd'hui :

L'état du débat public - si tant est qu'il s'agisse vraiment d'un débat - autour d'une "affaire" qui fait les titres de la presse ces derniers jours nous inquiète profondément.

Le Club Vauban a été fondé il y a près de trente ans autour d'une idée simple : rien n'est plus essentiel que de favoriser le dialogue entre tous ceux qui, de droite, de gauche ou du centre, ont en charge l'intérêt public. Et rien n'est pire que l'anathème lorsqu'il prétend en tenir lieu. Sans dialogue, il n'existe pas de débat, pas d'échange d'idées, donc pas de démocratie.

Les membres de cette coopérative de réflexion viennent d'horizons différents. Ils n'ont pas les mêmes opinions politiques ou sociales. Ils n'ont pas les mêmes références, ni les mêmes convictions, même s'ils sont tous favorables à l'économie sociale de marché et à la construction européenne.

Des divergences, ils en ont, et de fortes. Mais ils professent que, si fortes soient-elles, elles ne doivent pas conduire à l'aveuglement, à l'insulte, à la déconsidération de l'autre.

Chacun d'entre nous a des convictions, et les défend avec force. Mais en vrai démocrate, c'est-à-dire avec l'ardente obligation de se montrer aussi honnête vis-à-vis de ses adversaires qu'on peut être loyal avec ceux de son camp.

Etre démocrate, c'est refuser de céder à la tentation partisane, c'est rejeter l'intolérance, repousser la facilité de l'amalgame. Cela même s'il faut avoir l'indépendance d'esprit et le courage de s'opposer à ceux qui vous sont proches, et s'il faut à un moment prendre le parti de qui vous est plus éloigné mais n'a pas forcément tort pour autant.

Cette attitude d'indépendance d'esprit et cette exigence de respect du débat démocratique, nous avons l'un et l'autre essayé, au-delà de nos différences, de les démontrer tout au long de nos parcours respectifs. C'est d'une certaine manière notre règle de vie, notre exigence, notre éthique politique.

C'est pourquoi nous prenons aujourd'hui la parole, ensemble, pour affirmer haut et fort qu'il est temps, grand temps, de dire "Halte au feu !".

Nous souhaitons dire cela avec d'autant plus de force et de gravité que le monde dans lequel nous vivons donne ces temps-ci, de la scène sportive à la scène médiatique, suffisamment d'exemples d'intolérance et d'intempérance pour que les responsables politiques s'abstiennent d'apporter du grain à moudre à la broyeuse populiste.

Mesure-t-on bien les effets dévastateurs du spectacle affligeant qui se donne jour après jour devant l'opinion autour de "l'affaire Bettencourt" ? Veut-on définitivement démonétiser une parole politique déjà suffisamment dévalorisée, décriée, diminuée ?

Les sondages nous disent ces jours-ci que nos compatriotes trouvent cette "affaire" grave. Grave, elle l'est d'autant plus en effet que les représentants des institutions les plus éminentes de notre pays - présidence, gouvernement, Parlement, justice - se trouvent interpellés, parfois en des termes plus qu'inappropriés, par des responsables politiques plus soucieux de leur carrière que de l'intérêt public. Qu'ils soient de droite ou de gauche, aux affaires ou dans l'opposition.

Comprenons-nous bien : chacun a parfaitement le droit, et même le devoir démocratique, de dénoncer, ou de défendre, telle ou telle situation de cumul de responsabilités, tel ou tel risque de conflit d'intérêts, tel ou tel motif de confusion des genres. Rien de plus normal, ni de plus sain, que cela : c'est l'essence même du débat politique en démocratie.

Mais débattre est une chose, vouloir à tout prix abattre l'adversaire en est une autre. Attaquer ad hominem, harasser sans relâche, dénoncer sans preuves, d'un côté comme de l'autre, ce n'est pas servir le débat, c'est desservir la démocratie, l'affaiblir et finalement l'asservir au nom même des principes que l'on croit si bien défendre. C'est porter atteinte à la dignité de la personne, c'est porter un coup à la politique, à la République.

N'oublions pas que le mot "république" vient de la res publica latine, la "chose publique", qui désigne l'intérêt général et le fonde en principe supérieur à tous les autres.

Aussi, reprenons quelque hauteur, ne cédons pas aux facilités rhétoriques et aux emportements à visée scénique, cessons les excès de tous ordres et débattons. Dignement.

Simone Veil est ancienne ministre, présidente d'honneur de la Fondation pour la mémoire de la Shoah.

Michel Rocard est ancien premier ministre.

samedi 3 juillet 2010

Faut-il interdire la vente et la consommation de Saumon ?


Quand vous consommez du poisson – certains poissons : thon rouge, saumon, flétan, siki, espadon –, vous avalez des quantités dramatiques de métaux lourds.

Ces poissons sont au sommet de la chaîne alimentaire. Ce n'est pas moi qui le dit, c'est l'AFSSA.

Certains poissons contiennent dans leur chair des concentrations en métaux lourds – mercure, cadmium, plomb, arsenic – qui dépassent le seuil de définition des gisements miniers (...) »


L'auteur de ces propos n'est pas n'importe qui : David KHAYAT, cancérologue réputé, conseiller scientifique de Jacques Chirac de 2002 à 2007, nommé par lui à la tête de l'Institut national du Cancer.

Propos tenus sur Public Sénat à Bibliothèque Médicis (à la minute 30:00), le 25 juin 2010. De deux choses l'une :
  • ou bien il faut interdire immédiatement la vente de ces poissons ;
  • ou bien le Pr Khayat, cancérologue réputé, nous raconte n'importe quoi au sujet de la chaîne alimentaire et de la teneur en métaux lourds de ces poissons...
Si vous voyez une troisième piste possible, les commentaires sont ouverts.



Bibliothèque Médicis fait le tri et écarte gourous et charlatans, et en sélectionne 4 : dont 2 sont médecins...

- Professeur David KHAYAT publie chez Odile Jacob « Le vrai régime anti cancer » les armes n°1 de la prévention !

- Le docteur Pierre DUKAN, connu d'un bout à l'autre de l'Europe pour son régime et ses conseils... Cette fois, avec les 30 aliments de protection contre la maladie d'Alzheimer...

- Le 3ème est Michel GUERARD, qui publie depuis des années, le dernier est écrit avec Julie Andrieu, « Comment briller aux fourneaux sans savoir cuire un oeuf » : lui sait tout cuisiner, il est considéré comme le Pape de la cuisine gastronomique « minceur et santé » ; et en plus, il pratique à Eugénie-les-Bains dans les Landes...

- Michela MARZANO, elle enseigne, elle cherche, elle écrit... par exemple : « La philosophie du corps » ou « Le dictionnaire du corps »... elle a un oeil vif et une langue sarcastique. ...

jeudi 1 juillet 2010

Stammtisch* démocrate sur les retraites, à Molsheim jeudi 8 juillet à 20 heures


À l'initiative de Guy SALOMON, le Mouvement démocrate du Bas-Rhin organise un Stammtisch* sur le thème :

Les retraites,
parlons-en maintenant !


Avec :
  • Bernard MARX, secrétaire général de la CFDT Alsace ;
  • Jacky WAGNER, secrétaire général de la CGT du Bas-Rhin ;
  • Yann WEHRLING, du Mouvement démocrate 67 ;
  • Patrice GANDRIEAU, commission économie du MoDem 67 et ancien porte-parole de la CFDT Cheminots ;
  • Guy SALOMON, animateur du mouvement local du MoDem-Molsheim.

Jeudi 8 juillet 2010 à 20h00

au restaurant "Le Stall"
18, rue de la Boucherie
à Molsheim

STAMMTISCH OUVERT À TOUS
INSCRIPTION SOUHAITÉE :
guysalomon.modem@estvideo.fr

* : Source Wikipedia - Culture de l'Alsace : « Les repas s'attardent souvent autour d'un Stammtisch : autour d'une table, les habitués viennent refaire le monde. Autrefois, certaines winstubs étaient le lieu de prédilection des artistes. Ils y discutaient, récitaient des poèmes ou jouaient de la guitare. »