jeudi 29 janvier 2009

« Désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s'en aperçoit »

Ce jour-là, Nicolas Sarkozy aurait mieux fait de se taire. C'était le 5 juillet 2008, lors d'un Conseil national de l'UMP consacré à l'Europe. Le Président de la République s'y était invité dans le rôle du chauffeur de salle. Du grand spectacle : « Désormais, quand il y a une grève en France, plus personne ne s'en aperçoit ». À la fin de cette petite vidéo, ne manquez pas José Manuel Barroso, président de la Commission européenne et Hans-Gert Pöttering, président du Parlement européen. Le premier bêtement hilare, le second plutôt gêné, qui feint de ne pas comprendre...

Sarkozy: "Quand il y a une grève en France..."
Vidéo envoyée par rue89

Grâce à cette provocation de Nicolas Sarkozy, la grève de demain sera vraisemblablement un énorme succès de mobilisation.

Mais sur le fond, quel est le motif de cette grève, déjà ?

Au départ, trois objectifs étaient annoncés : l'emploi, le pouvoir d'achat et la lutte contre la précarité. C'était en novembre dernier. Puis, au fil des débats parlementaires et de l'actualité, se sont ajoutés : l'indépendance des médias, le financement de l'audiovisuel public, l'indépendance de la justice, la défense des libertés publiques, la défense de l'hopital, la défense des salariés contre les actionnaires, la défense des plus faibles contre la loi du plus fort, j'en passe...

Et désormais, la 'crise' s'en mêle... Bon d'accord, les salariés n'ont pas à payer les pots cassés de la 'crise', c'est évident. Mais les indépendants et les professions libérales non plus ! Les artisans et les commerçants non plus ! Les dirigeants de PME, même !

Bref, on est parti pour une grève fourre-tout, un amoncellement de revendications disparates qui rendra bien difficile l'interprétation du succès de cette mobilisation. Sorti du champs des revendications sociales ciblées, on entre dans un affrontement politique direct avec le pouvoir en place, tous azimuts. Et sur ce terrain-là, Sarkozy a la légitimité et il y est comme un poisson dans l'eau. On peut s'attendre à quelques surprises du chef, pirouettes, réplique média, manipulation, etc. Et selon l'adage et la pratique habituelle de l'intéressé : plus c'est gros, mieux ça passe.

D'ailleurs pour demain, Nicolas Sarkozy s'est retiré à l'Élysée comme dans un fort Chabrol : son agenda du 29 janvier est resté complètement vide, sans doute pour mieux consulter les Augures, garde rapprochée et autres communicants.
Ou peut-être est-il occupé à autrechose :-)

Comme tous les démocrates, je suis profondément attaché au droit de grève et de manifestation. Mais je m'interroge sur l'efficacité globale d'un mouvement aussi généraliste, dont les revendications sont aussi disparates, pour ne pas dire... confuses.

4 commentaires:

  1. vient faire la greve avec nous et fais passé se mail à 10 000 persone de ta connnaissance - isnon tu vas pourrir sur plase !

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  2. Je comprends tout à fait ta position mais l'avantage du fourre-tout, c'est le nombre, la masse de personnes mobilisées. Et tu comprendras qu'après une telle déclaration de notre président, il nous semble important de mobiliser un maximum de gens !
    Les grèves par revendication et par corps de métier, c'est très bien. C'est même beaucoup plus cohérent. Mais qui les entend ? L'opinion publique se soucie-t-elle des infirmières invisibles ? Des pompiers avec leur bannière sur leur camion ? Etant donné la capacité d'écoute de ce gouvernement qui maintient le cap des réformes sans sourciller lorsque les syndicats sonnent l'alarme de la dégradation des conditions de travail et de la qualité des services publics, je ne vois pas comment faire autrement. Ils ont récolté ce que leur mépris a semé.

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  3. PARIS - Le président du Mouvement Démocrate (MoDem) François Bayrou a affirmé jeudi qu’il comprenait et partageait “l’inquiétude” traduite, selon lui, par la journée de grèves et de manifestations, face à un gouvernement qui “parle mal aux Français“.

    Il faut dire que ça ne va pas, que ce n’est pas acceptable et je suis sûr que beaucoup de Français, en manifestant aujourd’hui, disent aussi que la manière dont on les gouverne, ne les respecte pas“, a affirmé M. Bayrou sur France 2.

    “Les Français ont l’impression qu’on leur parle mal, qu’on les prend pour cibles, alors qu’on devrait les soutenir“, selon le député des Pyrénées-Atlantiques.

    Il a accusé Nicolas Sarkozy de vouloir “mettre la main” sur “tout ce qui est aujourd’hui indépendant“, aussi bien dans le domaine de la justice, de l’audiovisuel qu’au Parlement.

    “C’est une grève et une journée de manifestations que je comprends et dont je partage l’inquiétude, ou en tous cas le sentiment profond“, a aussi déclaré le leader centriste.

    Il a indiqué qu’il ne manifesterait pas, voulant éviter “une récupération politique de quelque chose qui est plus profond“, mais que “beaucoup de (ses) amis vont y être à titre personnel, à titre citoyen".

    AFP - 29-01-2009

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  4. "Ou peut-être est-il occupé à autre chose :-)"

    J'ai honte d'avoir l'esprit si mal tourné! J'ai cru que tu nous renvoyais sur des photos « des plus sexes » ente Sarko et Carla...A l'arrivée je n'ai pas été déçu non plus, la blague était marante.

    ôhh découverte! Dans la bible de la traduction Allemand_Français www.leo.org. La plus utilisée par les allemands. La référence à « Pauvre con » c'est SARKOSY

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