Depuis quelques jours, la qualité de l'air est absolument catastrophique à Strasbourg. Le seuil d'alerte (125 µg/m3) a été très largement dépassé ce matin pour atteindre 180 µg/m3, soit ~50% au dessus du seuil d'alerte maximal !
Dans cette situation, on peut se demander si l'air de Strasbourg est encore juste 'respirable'...
Les mesures incitatives de précaution décidées par les pouvoirs publics sont-elles bien à la hauteur des risques sanitaires encourus ?
Dès hier matin à 6 heures, le préfet du Bas-Rhin avait demandé la réduction de la vitesse à 70 km/h sur les autoroutes d'accès à Strasbourg. Mais pourquoi avoir attendu le dépassement du seuil d'alerte ultime de 125 µg/m3 alors que le seuil de recommandation et de prudence de 80 µg/m3 était franchi depuis plusieurs jours déjà ? Ce seuil correspond pourtant à une qualité de l'air qualifiée de 'mauvaise'. Alors à 180 µg/m3... irrespirable ?
L'Association pour la Surveillance de la Pollution Atmosphérique en Alsace (ASPA) ferait bien de revoir les indices de la qualité de l'air car si le seuil d'alerte est fixé à la 10ème graduation, soit 125 µg/m3, alors il doit bien exister des couleurs supplémentaires (violet, noir...) pour compléter la carte quand l'indice de pollution avoisine les 200 µg/m3...
Pour les nouveaux barreaux de l'échelle, les qualificatifs sont au choix : atmosphère écœurante, étouffante, toxique, dangeureuse, asphyxiante ?
De son côté, le Conseil Général du Bas-Rhin a fort bien réagi en optant pour une mesure incitative radicale : la gratuité totale pour les 49 lignes de bus régulières qui maillent le territoire du Bas-Rhin. On peut regretter toutefois que l'information sur cette mesure incitative n'ait pas été à la hauteur...
Mention "Peut mieux faire" pour la Compagnie des Transports Strasbourgeois (CTS) qui autorise aujourd'hui des voyages illimités pour le prix d'un seul ticket à l'unité : 1,40 €. Car si cette mesure incitative devait produire pleinement son effet, notamment à l'égard des usagers occasionnels du tram, alors on peut imaginer que les distributeurs automatiques seront vite saturés, de même que les chauffeurs de bus, pour le rendu de la monnaie... La gratuité ou un tarif de 1€ (tout rond) aurait permis d'éviter l'engorgement dû à l'affluence exceptionnelle attendue.
C'est la mairie de Strasbourg qui semble avoir été la grande absente pour réagir. La densité urbaine favorise pourtant la mise en place de dispositifs innovants, tel que l'organisation à grande échelle d'un site en ligne de covoiturage, par exemple.
Quoiqu'il en soit, il serait préférable d'anticiper ces pics de pollution en déclenchant la riposte dès le dépassement du seuil de 80µg/m3 soit une qualité de l'air mauvaise... Pourquoi attendre que la qualité de l'air soit nocive pour notre santé ?
mardi 13 janvier 2009
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Et en plus sur l'autoroute, on ne peut pas dire que la limite fixée à 70 km/h soit respectée... sauf en cas de bouchons bien sûr.
RépondreSupprimerAh les sauvages... Suffirait que quelques-uns lèvent le pied...
RépondreSupprimerLes vrais responsables sont les constructeurs d'automobiles. A quoi peut bien servir une voiture de plus de 100 CV? Tout le monde disait qu'il serait impossible d'interdire le tabac dans les lieux publics...et bien c'est passé comme une lettre à la poste. C'est pareil pour la limitation de la puissance des voitures. Il faut juste prévenir 3 ans en avance!
RépondreSupprimerTu termines par la question "Quoiqu'il en soit, il serait préférable d'anticiper ces pics de pollution en déclenchant la riposte dès le dépassement du seuil de 80µg/m3 soit une qualité de l'air mauvaise... ?"
RépondreSupprimerPour ma part, je prône une réflexion bien en amont du moindre risque du frôlement de ces 80µg/m3 pour qu'à la moindre alerte soit déployé un plan de crise, un plan orsec de la pollution cohérent et efficace.
Il faudrait que je reprenne mon bâton de pèlerin pour le projet appelé observatoiredelaroute.org/ bouchons.info .
Pierre, tu me fais une petite place sur Exigence pour que j'en (re)parle? ;-)
@ Philippe :
RépondreSupprimerBien d'accord avec toi pour impliquer la responsabilité des constructeurs automobiles AUSSI. Mais puisque le bon sens ne semble pas leur apparaitre spontanément, je préconise pour ma part que la loi s'en occupe... idem d'ailleurs pour le bridage de la vitesse des bolides aux vitesses maximales autorisées !
Cela dit, tous les acteurs doivent être responsabilisés, y compris les automobilistes (cf témoignage de Nelly)
@ 1cognita :
Il reste un noeud gordien à trancher, entre les préoccupations environnementales que l'opinion publique plébiscite, nous dit-on, et l'inconséquence de chacun de nous dans nos choix individuels. Le non respect de la limitation de la vitesse à 70 km/h en est un bel exemple, parmi tant d'autres...
Bien d'accord avec tout sur ce point : au moins, les pouvoirs publics devraient anticiper les pics de pollution au maximum. C'est bien leur rôle fondamental que de dépasser les égoïsmes particulier pour défendre beaucoup mieux les intérêts communs. Alors dans ce sens effectivement, on peut s'étonner que les plans 'Orsec' soient mis en branle au seuil d'alerte de la qualité de l'air irrespirable (le dernier degré de l'échelle) plutôt que d'anticiper pour garantir une atmosphère saine, tous les jours de l'année.
C'est de l'inconséquence politique pure et simple que de ne pas traiter ce problème dès aujourd'hui car on sait déjà qu'à défaut d'anticiper, la situation ne peut que s'aggraver au fil du temps...
Pour nous expliquer tout cela, et d'autres choses peut-être, les colonnes d'Exigence te sont grandes ouvertes !