mercredi 2 juin 2010

L'indépendance, ou la désertion.

Je ne crois au centre que s'il est indépendant, courageux, rebelle, visionnaire. Toute autre attitude conduit à l'inexistence et au dérisoire. »

Au lendemain des élections européennes, je lançais ici l'idée d'un pacte d'indépendance avec les mouvements écologistes (indépendance à l'égard de l'UMP et du PS), sans aucun succès.

Depuis, un peu d'eau a coulé sous les ponts :
Alors... déserter le centre indépendant et virer à droite ?
Ou bien déserter le centre indépendant et virer à gauche ?

Curieux dilemme. Comment soutenir en effet que l'opposition idéologique entre la Droite et la Gauche est incapable de répondre aux défis contemporains de l'environnement, de la construction européenne, du renouveau démocratique, de l'économie mondialisée et dans le même temps, trouver refuge et faire son nid, ici sous les hospices du Centre-droit ou là, sous les hospices du Centre-gauche ? Absurde, définitivement absurde.

Ainsi en Alsace :
  • Three men in black désertant le centre (en chœur) et renonçant à leur indépendance pour rejoindre (en chœur) le parti radical "de gauche",
  • quelques notables qu'on disait "centristes", courageux mais pas téméraires, préférant rallier le Nouveau Centre à la veille des Sénatoriales pour mieux plaire peut-être à quelques grands-électeurs encore... "indépendants" ?
  • d'autres militants solos suivant le même chemin : feu l'indépendance, vive le NC ! Municipales déjà en ligne de mire ?
  • même l'ami Arnaud devenu villepiniste... avant-même que Dominique de Villepin ne sache lui-même où il va ! Peut-être amateur de saut à l'élastique ? RdV le 19 juin :-)
C'est dire si l'indépendance effraie ou inquiète, tant elle est inconfortable... Même le saut dans le vide vaudrait mieux que l'indépendance ;-)

Les lendemains d'élection ont au moins cet avantage, même quand ils sont rudes : les choses se décantent, le paysage s'éclaircit et les chemins se dessinent plus nettement.

11 commentaires:

  1. Certains chemins ne mènent qu'à l'enlisement et les promeneurs s'y perdent. Il est toujours préférable d'éviter les impasses...

    http://julienviel.hautetfort.com/archive/2010/05/31/10874b5032a8211b95b76e8e548e3cdc.html

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  2. Pauvre Pierre... je ne sais pas si ta ritournelle convaincra quelqu'un d'autre que toi, mais il n'y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre si ce n'est celui qui ne veut pas comprendre... Nous sommes beaucoup plus indépendants aujourd'hui au PRG que tu ne l'es au modem, obligé d'avaler toutes les couleuvres du monde, soutenant un écologiste pour représenter le modem, éclogiste qui envisageait de s'allier avec l'UMP, alors même que Bayrou prônait un accord avec le PS... tu confonds indépendance et incohérence, stratégie politique et autisme, démocratie et docilité... Surtout, Pierre, reste au modem, et continue à défendre si bien ta vision politique, tu contribues mieux que tous les adversaires politiques, comme tu l'as toujours fait, à décrédibiliser le modem... prépare toi à avaler d'autres couleuvres d'ailleurs, car ce qui s'annonce dans l'évolution du modem ne ressemble pas forcément à ce que tu attends, semble-t-il...

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  3. Voilà des commentaires qui illustrent merveilleusement votre billet, Pierre ! Bravo !

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  4. @ AW : j'espère que tes actes militants comme président du PRG 67 ont un peu plus de classe et d'allure que tes commentaires ici.

    @ Julien : tant que chacun a trouvé sa route, tout va bien... on verra bien où tout cela nous mène ! mon parcours politique a croisé feu le MRG, à une époque où le MRG donnait à la gauche et au PS des preuves d'indépendance tangibles... c'était il y a longtemps ! mais si le PRG reprend les choses en main, tant mieux.

    @ Frederic LN : CQFD !
    ;)

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  5. D’une certaine façon ta note rejoint un peu la mienne.

    Traitant du même sujet, le désert, on se rejoint sur cet aspect de liberté et d’indépendance.

    Déserter c’est partir dans le désert. Nous avons, nous aussi, déserté l’UMP et nous avons donc gagné le désert. Maintenant, alors que nous sommes dans le désert, certains trouvent le moyen de nous déserter d’avantage, pour un autre désert, encore plus profond, des cailloux à la place du sable, ou alors des vallées encaissées plutôt que des hautes montagnes, le désert offre bien des possibilités...

    Notre problème est de déserter le désert et retrouver un peu de verdure. Mais on y arrivera.

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  6. (...) Restent les débats sur le « centre », auquel désormais on semble trouver tant de charmes et de vertus.

    Pour moi, les choses sont limpides : un centre indépendant est vital pour la démocratie française. Ce courant politique est un des piliers de la vie publique. Il est le garant du pluralisme nécessaire puisqu'il empêche le simplisme de la bipolarisation droite/gauche. Il conjugue la démocratie avec la République. Il refuse que la guerre des deux camps soit le seul horizon de notre vie publique. Il se bat contre le monopole du pouvoir attribué à qui que ce soit. Il veut à la fois la justice sociale et une économie inventive et créative, c'est-à-dire libre. Il considère que l'éducation est la pierre de fondation de tout progrès humain. Il défend notre patrimoine naturel comme un bien commun et prend au plein sens du terme l'association des deux mots « développement » « durable ». Il pose comme principe que l'économie financière ne doit pas gouverner le monde et doit être régulée. Et il sait qu'un tel projet de société ne se défend pas si l'Europe n'est pas forte, unie et libre. Ce projet politique est en confrontation, et souvent en opposition avec les idéologies portées aujourd'hui par l'UMP et par le PS. Il ne peut donc accepter de se laisser satelliser par aucun des deux partis actuellement dominants.

    Il peut chercher et trouver des compromis, mais il refuse les compromissions. Il est ouvert, mais il est intègre. Et il ne doit accepter aucune concession, ni sur l'ouverture, ni sur l'intégrité.

    C'est pourquoi l'article premier de tout acte d'existence du centre, c'est l'indépendance. Je ne ferai sur ce point central aucune concession à qui que ce soit.

    La faiblesse actuelle de ce courant politique vient de sa division et, pour certains, de sa soumission. Division et soumission, ce sont les deux causes de sa faiblesse électorale actuelle. Je ne ménagerai pas mes forces pour qu'il se rassemble, et pour qu'il se redresse.

    En tout cas, sa mission est de préparer et d'offrir une alternative réaliste, crédible à la politique qui a été suivie depuis trois ans.

    C'est parce que je crois à la force et à l'avenir de cette famille politique que j'ai été, je suis, et je serai intransigeant sur le respect de ses principes. Cela demande courage et caractère ? Tant mieux ! C'est ainsi que se forgent et s'éprouvent les vraies aventures humaines.

    Je vous prie de croire à mon amitié.
    François BAYROU

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  7. @ Pierre : il y aura toujours quelqu'un pour t'approuver, et étonnamment, ce sera quelqu'un du modem.

    Les démonstrations comme celles que tu fais ci-dessus ne sont toujours promues et partagées que par les adhérents du modem, même pas par les électeurs. Quant à ce qui te concerne directement, je ne retire pas un mot (et ne parle pas de classe, stp, je crois que tu ne sais pas ce que c'est)... il y a malheureuement trop de gens comme toi au modem pour qu'il puisse espérer se développer...

    Pour l'indépendance : d'une part, je ne vois pas en quoi le modem, qui à part le proclamer, n'en démontre rien nulle part (indique un endroit, un élu, quelqu'un ?)... et d'autre part, autant Bayrou le déclame, autant, au plan local, tous ceux qui sont aujourd'hui au PRG dans le Bas-Rhin ont des parcours et des attitudes qui ont toujours démontré leur indépendance, ce qui n'est vraiment pas le cas, des acteurs locaux du modem... rappelle toi des élections municipales de Schiltigheim si tu veux un exemple... pour ma part, j'ai été candidat aux cantonales à Strasbourg contre un modem qui était sur la liste municipale UMP, et comme président du PRG j'ai très vite indiqué que nous présentions des candidats contre des PS sortants et des UMP... alors merci pour le discours, on verra les actes...

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  8. @ Philippe :

    La traversée du désert est une figure assez classique dans un parcours politique. Pour ceux qui défendent leurs valeurs et leurs convictions sincèrement en tout cas, loin des logiques de noyautage et d'opportunisme qu'affectionnent certains.

    Courage l'ami, l'oasis n'est pas si loin !
    ;)

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  9. Difficile retour à la réalité pour la famille écologiste. Après le succès des régionales, Europe Ecologie (EE) a du mal à se mettre en ordre de bataille pour 2012. Plus de 600 personnes étaient réunies, samedi 5 juin à Paris, pour participer aux débats de synthèse des conventions régionales organisées début mai sur l'avenir d'EE et ses statuts.

    Mais les débats ont été houleux, suite à la récente sortie du numéro deux des Verts, Jean-Vincent Placé. Ce dernier a mis les pieds dans le plat jeudi en assurant que la structuration du mouvement était un "bide total". Il s'est également attiré les foudres de l'eurodéputé EE Daniel Cohn-Bendit pour avoir traité sa collègue Eva Joly de "vieille éthique". M. Cohn-Bendit a profité de la réunion de samedi pour demandé un "comité éthique" qui "dira si cela se fait qu'un militant parle d'Eva Joly comme Jean-Vincent Placé l'a fait".

    RIVALITÉS

    Si plusieurs points d'accord ont été dénombrés (parité, non-cumul des mandats, refus du parachutage, fin des quotas Verts et non-Verts), jusqu'ici, ce que deviendra Europe Ecologie reste encore très flou. "Sur la forme, on va s'en sortir, on est obligé", assure Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts. Mais "je n'ai pas la solution", reconnaît Daniel Cohn-Bendit.

    Alors, fédération, parti-réseau, coopérative ? "Même moi je ne sais pas ce que ça veut dire", ironise Jean-Vincent Placé. "C'est une bêtise de dire" cela, rétorque l'eurodéputé EE Jean-Paul Besset, pariant, lui, sur une "position consensuelle sur les grandes lignes organisationnelles" en novembre aux assises de l'écologie. "Si on n'a pas un outil pour parler du fond, le contenu va rester confidentiel", explique ce défenseur d'un parti fusionnant Verts et EE et qui accuse M. Placé de vouloir tout verrouiller.

    QUEL CANDIDAT POUR 2012 ?

    Tous sont en revanche d'accord pour mener en parallèle le projet des "écolos" pour 2012. M. Placé propose d'organiser des "conventions sur le projet" avec les associations, les syndicats. Récemment, un groupe de travail d'une quarantaine de personnes a été mis en place. Pour l'eurodéputé Yannick Jadot, il faut qu'EE ait non seulement un "bon projet écologique mais un projet de gouvernement". "L'objectif est d'avoir un projet courant 2011", assure M. Besset.

    Reste à choisir le candidat. Dans un sondage Ifop pour Sud Ouest Dimanche, Cécile Duflot et Eva Joly se partagent à parts égales (33 %) les faveurs des Français. Chez les sympathisants Verts, la patronne du parti écologiste (42 %) prend l'avantage sur l'ex-juge franco-norvégienne (37 %). Après avoir proposé en janvier de soutenir le candidat PS en échange de circonscriptions, M. Cohn-Bendit appuie désormais Mme Joly, une candidature "éthique".

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  10. François Bayrou a accordé un entretien mercredi 9 juin au quotidien La Croix.

    La Croix — Le centre droit et le centre gauche, est-ce pour vous le centre ou une partie de la droite et de la gauche ?

    François Bayrou — Le centre ne peut être qu'indépendant. Chaque fois que quelqu'un éprouve le besoin d'ajouter l'adjectif (droit ou gauche) au nom (centre), c'est qu'il ne croit pas à la force du centre. Le centre, ce n'est pas un sous-produit de la droite et de la gauche, ce n'est pas « entre » la droite et la gauche, mais « autre » que la droite et la gauche.

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