vendredi 13 février 2009

Quand un photographe éclaire la crise des subprimes : le prix World Press Photo 2009

Le prix du photo-journalisme World Press Photo a été attribué aujourd'hui à une photo surprenante sur la crise des subprimes, signée par Anthony Suau.

C'est une aubaine car depuis bientôt 6 mois, ce blog rôde autour d'un billet sur cette 'crise' à laquelle je ne comprends rien, ou presque. Si peu de choses, en fait. J'en saisis bien quelques bribes, comme tout le monde. Mais j'avoue être incapable de retracer l'enchainement des causes, depuis la négligence des courtiers en crédit américains jusqu'à la catastrophe économique mondiale qu'on nous promet...

La photo qui remporte aujourd'hui le prix World Press Photo est tout aussi surprenante que ladite 'crise' : un policier étasunien, shérif du comté de Cuyahoga (Cleveland, Ohio) inspecte, arme au poing, une maison vidée de ses occupants, qui ne pouvaient plus rembourser leur emprunt.



La chasse aux emprunteurs défaillants, pauvres misérables pris en tenaille entre le taux variable de leur emprunt et la chute du marché de l'immobilier... et poursuivis comme les pires criminels alors que les margoulins du système, ses pires crapules, ne sont pas encore désignés — ne le seront sans doute jamais —, protégés qu'ils sont pas les centaines de milliards de dollars octroyés aux banques... C'est la guerre !

Depuis sa première édition en 1955, World Press Photo est devenu un des plus prestigieux prix de photographie de presse. Décerné à des photographes témoignant des atteintes aux droits de l'homme, du drame des conflits armés, des catastrophes naturelles, de faits divers tragiques, des secours humanitaires aux quatre coins de la planète.

Ainsi par exemple, Chypre en 1964, le Vietnam en 1963, 1966, 1967, 1968 et 1972, l'Afrique du Sud en 1977, l'Ouganda en 1980, un volcan colombien en 1985, le sida à San Francisco en 1986, la Chine en 1989, le Kossovo en 1990, la Somalie en 1992, la Palestine et Gaza en 1993, la Rwanda en 1994, l'Angola en 1996, l'Algérie en 1997, l'Iraq en 2003, le Liban en 1976 et en 2006, le Pakistan en 2001, l'Iran en 2002, le tsunami en Inde en 2004, etc.

Et désormais donc, parmi ces fléaux planétaires, la crise des subprimes...

Promis, je vais redoubler d'efforts pour tenter d'y comprendre quelquechose, à cette crise. Et puis je reviendrai ici pour un billet qui vous expliquera tout ;-)

Une question bête en attendant — j'aime les questions bêtes : Obama nous annonce 2.200 milliards de dollars d'intervention publique pour les seuls États-Unis... Combien aurait couté le simple secours de ces misérables propriétaires surendettés, victimes des escrocs de la finance ? Secours consistant simplement à prendre en charge l'accroissement de leurs mensualités de remboursement, dû aux taux variables. Secours qui aurait permis, au passage, d'éviter d'aggraver l'effondrement du marché de l'immobilier ?

Si quelqu'un sait, les commentaires sont ouverts :-)

5 commentaires:

  1. Le systeme s'est emballé et a foiré .Voila ce qui s'est passé ,il n y a pas de responsabilites individuelles et je ne vois pas ou sont les margoulins ,les escros et les..... crapules! Vous ne connaissez rien le monde de la finance .J'urai aimé vous y voir gros malin.....

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  2. @ Danièle :

    Le 'système' a bon dos. Et quand un système est organisé de telle sorte qu'il exonère ses principaux bénéficiaires de leur RESPONSABILITÉ, alors oui, j'ose parler d'escrocs, de margoulins et de crapules. Même sans être un expert de la finance mais un peu initié aux logiques financières, dans le secteur du capital risque par exemple.

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  3. Partie 1: Photos bouleversantes, bien plus parlantes qu'un discours!

    Partie 2:
    " Combien aurait couté le simple secours de ces misérables propriétaires surendettés, victimes des escrocs de la finance ?"

    La crise est bien plus profonde que cela. Les subprimes n'ont servi que de révélateur. Le problème vient d'ailleurs. Au-delà du "veau d'or", j'ai encore une autre théorie, que je peaufine ;-)

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  4. Philippe,

    En effet, la crise trouve sa ou plutôt ses sources beaucoup plus en amont que les subprimes.

    Ceci dit, les subprimes ont été à mon sens la réaction désespérée de nos amis américains qui ont compris que le Titanic allait sombrer et qui au lieu d'alerter se sont réservés quelques radeaux qu'ils ont jeté à la mer pour prendre le large en espérant tanguer le moins possible nous laissant avec quelques trous dans la cale dont certains faits par leurs propre soins .

    Ma théorie est que lorsqu'ils ont senti que leur super montage financier a commencé à puer, ils ont voulu partager leurs merdes. Ils ont essayé de nous les vendre dans un joli emballage AAA histoire de nous tromper sur la marchandise.

    Et nous (les Européens) comme des c.. on n'a pas regardé dedans et on s'est fait blousés tels des vulgaires badauds pariant sur un gobelet manipulé par des bonimenteurs de rue tout aveuglés par notre cupidité et notre attrait du gain facile.

    Oui Pierre a raison on peut parler d'escroquerie! Mais on peut parler aussi d'escroqués!

    Il y a des escrocs malgré eux. Il y a des des escroqués malgré eux aussi.

    C'est vrai qu'il est difficile de définir les responsabilités!

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  5. @ pHilippe et 1cognita :

    Quelle nouille je suis ... La toute petite parcelle de certitude que j'avais sur cette crise, vous la ruinez :-( Moi qui m'imaginais que la crise des subprimes avait été le déclencheur de la crise, dès l'été 2007 ... Et voilà que ça n'en était en fait que le révélateur et que les causes réelles sont beaucoup plus en amont ... Bon j'attends donc avec impatience votre prochain billet : La crise pour les Nuls ;-)

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