Tous les billets ne sont pas facile à pondre... Celui-ci en fait partie.
D'abord parce que Jean-Pierre Jouyet était assurément l'un des plus intéressants et des plus estimables ministres du gouvernement Fillon, qu'il a quitté récemment pour rejoindre la présidence de l'Autorité des marchés financiers.
Ensuite, parce que critiquer le niveau de salaire des hauts-fonctionnaires n'est pas ma tasse de thé. La fonction publique doit se donner les moyens d'attirer des compétences de très haut niveau et des personnalités de cette trempe.
Mais trop, c'est trop... Selon le site de Marianne, le ministre du budget Éric Woerth vient d'accorder une augmentation de 47% pour le bonus du président de l'AMF, soit une augmentation de 71.000 euros par an — ledit bonus passant de 149.000 euros à 220.000 euros par an, en plus des avantages en nature et du salaire hors échelle compris entre 4 et 7.000 euros bruts mensuels.
L'augmentation accordée par le Ministre du budget au président de l'Autorité des marchés financiers représente donc environ 1 an de salaire, d'un seul coup, rien que ça... Vive la crise ! Ahurissant. Incompréhensible. Ils sont devenus fous ou quoi ?
mardi 17 février 2009
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Décidemment, quelqu'un disait un jour : "Tous ceux que Sarkozy touche en sortent pervertis, salis"... Jouyet aussi? eh bah!
RépondreSupprimerC'est en effet une aberration voire une honte dans le contexte actuel alors que c'eut été tout à fait "normal" avant la crise compte tenu des précisions que l'on peut trouver dans la dépêche AFP:
RépondreSupprimerJouyet alignée sur celle de Prada
PARIS (AFP) — Le ministre du Budget Eric Woerth a remonté l'indemnité "de fonction" du président de l'Autorité des marchés financiers (AMF), Jean-Pierre Jouyet, afin d'aligner sa rémunération globale sur celle de son prédécesseur Michel Prada.
Le montant annuel brut de cette indemnité a été relevé de 149.000 à 220.000 euros hors indexation, soit 228.723 euros après prise en compte de l'inflation, par un arrêté publié samedi au Journal officiel et précisé lundi par un communiqué du ministère du Budget.
Ce texte "prend effet au 15 décembre 2008" soit, rétroactivement, le jour de la prise de fonctions de l'ex-secrétaire d'Etat aux Affaires européennes à la tête du gendarme de la Bourse.
Dans son communiqué, Eric Woerth précise que la rémunération globale de M. Jouyet "ne fait l'objet d'aucune augmentation par rapport à celle de son prédécesseur". Elle s'élève au total à 311.049 euros bruts annuels, en incluant son traitement de haut fonctionnaire classé "hors échelle".
L'arrêté publié samedi se contente en effet de rétablir l'indemnité fixée par un texte du 15 juillet 2004. Ce montant avait été abaissé le 20 mars 2006 "suite à l'admission à la retraite" de Michel Prada, afin de tenir compte de cette nouvelle source de revenu, précise le ministre du Budget.
"Monsieur Jean-Pierre Jouyet ne percevant aucune indemnité de retraite, le montant de son indemnité de fonction a été rétabli à son montant de 2004", augmenté du "point fonction publique" pour tenir compte de la hausse des prix, conclut le communiqué d'Eric Woerth.
@ 1cognita:
RépondreSupprimerL'explication du ministre du budget est lumineuse ! Contrairement à son prédécesseur, Jean-Pierre Jouyet n'est pas bénéficiaire d'une retraite. Ce décret permet donc à Jean-Pierre Jouyet de bénéficier du montant de la retraite de son prédécesseur, sans y avoir droit lui-même... C'est formidable, j'aurais pas osé ;-)
Reste à savoir pourquoi ce genre de bonus permet à un haut-fonctionnaire de tripler ou quadrupler son salaire, tel qu'il est défini dans les grilles de rémunération officielles de la fonction publique.
Car finalement, ce décret permet à Jean-Pierre Jouyet de doubler au moins son salaire de secrétaire d'Etat aux Affaires européennes... Dur dur la crise !
@ Pierre,
RépondreSupprimerJe ne voudrais pas qu'on me taxe de vouloir encore défendre l'indéfendable mais j'aime bien que les charges retenues soient les "bonnes" quant bien même la peine serait la même.
Aussi, je trouve que, par ces temps de "crise", les salaires et indemnités des plus aisés doivent être tout au moins gelés. Cette augmentation est dans le contexte actuel indécente.
Ceci dit, dans ton raisonnement tu serais d'accord donc pour qu'un retraité qui travaille dans une société ou dans une administration pour apporter de son expertise et expérience, cumule un salaire complet et une retraite complète? Je ne conteste pas. C'est juste un constat.
Car en l'occurrence c'est de cela qu'il s'agit. L'administration a dégrevé le montant de la retraite de Michel Prada de son salaire pour raison de non cumul.
Je serais personnellement d'avis à demander à revoir le montant de "certains salaires" et à demander leur plafonnement.
Le cumul emploi retraite est la règle dans la fonction publique (ex. les militaires) alors qu'il est plus strictement réglementé dans le secteur privé.
RépondreSupprimerJe ne critique pas, c'est juste un constat ;-)
Le prédécesseur de JP Jouyet cumulait bien salaire et retraite. C'est la 3e partie de ses revenus, son 'bonus', qui a été adapté et non sa retraite.
In fine JP Jouyet retrouve exactement la même somme soit 311.049 euros, sans bénéficier lui-même d'une retraite. Voilà ce que j'ai compris. Vive la crise !
Ben je ne comprends plus!
RépondreSupprimerÇa mérite la reprise des données si tant est qu'elles soient exhaustives et quelques additions et soustractions, calculette au poing.. non au point :-)
"Il faut dire que cette augmentation n'est qu'un alignement sur la rémunération de son prédécesseur, Michel Prada. Celui-ci avait en effet baissé sa rémunération de 71 000 euros à partir de 2006 au titre de sa retraite de l'inspection des finances. En prenant son poste fin 2008, il était clair que Jean-Pierre Jouyet ne percevrait pas moins que son prédécesseur."
RépondreSupprimerMediaPart
C'est qu'est ce que j'dis, non ?
RépondreSupprimerC'est pas la retraite qui a été adaptée, mais le bonus...
Mais puisqu'il était clair (sic) que Jean-Pierre Jouyet ne percevrait pas moins que son précédesseur (re-sic) alors que ce dernier percevait également une retraite...
Bon... Clair aux yeux de qui, d'ailleurs ?