vendredi 17 juillet 2009

CO2 — Quand les Régions prennent le taureau par les cornes

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À quelques jours d'intervalle, deux régions françaises viennent de s'impliquer courageusement dans la réduction des gaz à effet de serre, en abaissant la vitesse autorisée à 110 km/h sur quelques axes autoroutiers surchargés, améliorant au passage la qualité de l'air, la sécurité routière et la fluidité du trafic.

En Provence Alpes Côte d'Azur, l'autoroute A8 - Provençale est concernée sur la traversée des Alpes maritimes, du Var jusqu'à la frontière italienne.

En Lorraine, c'est le sillon mosellan Nord-Sud qui est concerné (A30-A31), de Luxembourg jusqu'à Nancy et Toul. Les traversées d'agglomérations, particulièrement accidentogènes, sont même limitées à 90 km/h à Thionville, Metz et Nancy, ce qui contribuera à réduire aussi les habituels pics d'ozone de l'été, dans ces zones urbanisées où des autoroutes d'un autre âge traversent le cœur des villes. La Lorraine a également instauré une interdiction de doubler pour les poids lourds, tous les jours entre 7 et 20 h.

Mais en Alsace, tous les projets de cette nature sont définitivement restés dans les cartons... L'article mentionné en lien date de plus d'un an... Mais rien n'a bougé depuis !

Espérons que ces questions cruciales pour la qualité de l'air et pour l'environnement (réchauffement climatique), reviendront au devant de scène, au cœur du débat public pour les prochaines élections régionales de mars 2010. Car il faut que l'opinion publique s'empare de ces questions pour que de telles mesures, nécessaires et urgentes, soient facilement comprises et acceptées.

Le jeu en vaut la chandelle... À la clé, selon les estimations de l'ADEME et de la DRIRE en Lorraine, la réduction de vitesse à 110 km/h sur l'A31 et à 90 km/h en agglomération, aura pour effet :
  • réduction des carburants consommés de 7% soit un gain collectif de 40 millions d'euros chaque année, sur cette seule portion d'autoroute ! C'est autant de réduction des coûts de transport et autant d'amélioration du pouvoir d'achat.

  • réduction des gaz à effet de serre de 7% ce qui correspond à une réduction quotidienne de 250 tonnes de CO2 en moins dans l'atmosphère, chaque jour, pour cette seule portion d'autoroute !

  • réduction des accidents estimée à 50% sur les portions d'autoroutes urbaines, à laquelle j'ajoute la prévention des pics d'ozone et la réduction des nuisances sonores dans les périmètres urbains concernés.
À bon entendeur...

Ces réductions de vitesse sur autoroutes urbaines ne sont pas une fin en soi. Elles ne font que corriger, et remédier – peut-être –, à une situation devenue critique, celle de notre empreinte écologique excessive sur l'environnement.

Mais ces mesures restrictives doivent être accompagnées de projets concrets et de croissance verte, comme l'amélioration des dessertes TER par ex :
- les vitesses sur rail peuvent être accrues,
- les dessertes multipliées sans préjudice sur le temps de transport, par des matériels dotés de meilleures accélérations,
- les fréquences doivent être augmentées et
- les heures de service élargies, plus tard le soir, etc.

Le Mouvement démocrate aura-t-il le courage de défendre une telle politique volontariste en terme de transports et d'environnement ?
Espérons en tout cas que notre projet pour l'Alsace se construise "à ciel ouvert" – plutôt qu'en catimini –, ce qui sera assurément la meilleure garantie pour obtenir l'adhésion et la dynamique nécessaires au succès.

5 commentaires:

  1. Avant de baisser, il faudrait déjà faire respecter les limitations existantes.
    Je n'ose imaginer la tête des conducteurs de bolides à qui on va demander de rouler à 110 !
    Tant qu'on y est, pourquoi pas imposer le 30 à proximité des écoles ? Ca, ce serait bien !

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  2. C'est aux villes de donner l'exemple en utilisant des bus non polluants, comme c'est le cas actuellement et développer également le ferroutage ce qui éviterait le développement des transports routiers ! Tant qu'on y est, il n'y a qu'à bloquer les compteurs de voiture à 110 km/h ca serait plus simple !!

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  3. @ Marine :
    on connait la solution, radars généralisés ou moteurs bridés, pour transformer les bolides en simples automobiles :)

    @ citrouille16 :
    heureusement que l'un n'empêche pas l'autre : oui aux bus non polluants en zone urbaine ! et pour le ferroutage, oui oui oui mais dites-donc c'est quoi qui coïnce depuis le temps qu'on entend parler de ça ?

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  4. (...) L'expérience sera suivie de près par la région Alsace et l'agglomération lyonnaise qui envisagent également une harmonisation des vitesses des grands axes routiers. La région Lorraine a par ailleurs annoncé en soirée qu'elle proposait de financer à hauteur de 40 millions d'euros une mise à deux fois trois voies des 50 km de l'A31 reliant Metz à Nancy.

    Le président (PS) de la région, Jean-Pierre Masseret, a indiqué qu'il attendait maintenant, pour ces travaux estimés à 100 millions d'euros, "une réponse positive de l'Etat" et souhaité que "le conseil général de la Moselle et les agglomérations de Metz et de Nancy s'engagent financièrement", dans un communiqué. "Dès lors qu'à juste titre, le projet d'une autoroute A32 [qui viendrait doubler l'A31 dans le sens Nord-Sud, ndlr] est enterré par le Grenelle de l'environnement et que les caisses de l'Etat sont vides pour financer les grands travaux, la mise à deux fois trois voies de l'A31 est la seule solution possible et pertinente à court terme", a-t-il estimé.


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  5. Les limitations de vitesse sur la rocade de Bordeaux modifiées à partir du 19 juin 2009

    La vitesse maximale autorisée a été ramenée de 110 km/h à 90 km/h pour les véhicules légers sur la rocade de Bordeaux (A 630, A 631 et Route Nationale no 230) en juin 2007. Elle a été ramenée de 90 km/h à 80 km/h pour les poids lourds en janvier 2008. Ces dispositions ont pour but de limiter la pollution par la circulation automobile dans l’environnement urbain, améliorer la sécurité des usagers, et fluidifier le trafic.

    Une première évaluation de l’effet de ces mesures, durant un an pour les véhicules légers, de juin 2007 à juin 2008, a montré leur impact positif sur la pollution, notamment avec une diminution des taux de particules fines, de monoxyde de carbone et de dioxyde d’azote dans l’air à proximité de la rocade. Cette évaluation a également décelé une gravité moindre des accidents avec les vitesses maximales autorisées plus basses. Elle n’a pas permis d’esquisser de conclusion nette concernant l’effet sur la fluidité du trafic. Ce bilan encourageant reste à conforter sur une durée d’observation plus longue.

    Cette mise en cohérence relève ainsi des mêmes objectifs que ceux qui ont présidé à la modification des vitesses maximales autorisées sur la rocade :

    * l’amélioration de la sécurité routière ;
    * la maîtrise de la pollution de l’air ;
    * la contribution à la maîtrise de la fluidité du trafic.

    L’étude menée dans ce sens par la Dira en liaison avec la direction régionale d’exploitation de Niort des Asf a intégré une approche par l’accidentalité, notamment les accidents par choc arrière symptomatiques de ralentissements, les vitesses moyennes pratiquées par les usagers, ainsi que la situation des remontées de queue occasionnées du fait de la densité du trafic.

    Sur la base de cette étude, les perspectives d’évolution des vitesses maximales autorisées qui avaient été évoquée lors du point de presse du 4 mars 2009 ont recueilli un accueil favorable de la part des élus locaux concernés, notamment lors de la réunion de concertation organisée le 14 avril 2009.

    L’évolution des vitesses maximales autorisées des véhicules légers sur les pénétrantes de l’agglomération bordelaise entrera en vigueur le 19 juin 2009 :

    * Dans le sens de circulation vers la rocade de Bordeaux, la vitesse maximale autorisée des véhicules légers est fixée à 90 km/h sur un à trois kilomètres avant l’entrée sur la rocade. Pour les autoroutes (A 10, A 62, A 63), la vitesse maximale autorisée est fixée à 110 km/h sur un à quatre kilomètres en amont de cette zone à 90 km/h, permettant la transition avec la section courante d’autoroute sur laquelle la vitesse maximale autorisée est de 130 km/h, sauf point singulier. Les longueurs d’application sont adaptées au contexte particulier de chacune de voies, notamment la configuration géométrique et le nombre d’échangeurs présents, la densité constatée du trafic aux heures de pointe, dont la part appréciée de trafic local, ainsi que le caractère plus ou moins urbain de l’environnement.
    * Dans le sens de circulation en provenance de la rocade de Bordeaux, la vitesse maximale autorisée de tous les véhicules sera en général fixée à celle ordinairement applicable en section courante de la voie. Lorsque que le contexte urbain, à proximité de la rocade, amène une part de trafic local significatif entraînant de nombreux échanges ou que la configuration de la voie l’impose, la vitesse maximale autorisée des véhicules légers sera plafonnée sur une courte de distance, en sortie de rocade, à 90 km/h sur voie express (RN 89) et 110 km/h sur autoroute (A 10, A 63).

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