jeudi 21 janvier 2010

Présidence espagnole : vers un plan auto électrique européen + politique régionale de la voiture électrique

Depuis le 1er janvier et pour 6 mois, l'Espagne préside le Conseil des ministres de l'UE – ne pas confondre avec le Conseil européen, présidé pour deux ans et demi par Herman von Rompuy.

José Luis Zapatero était à Strasbourg hier après-midi pour présenter aux Parlementaires européens les 4 grandes priorités de la Présidence espagnole du Conseil :
  • réduire la dépendance énergétique de l'Union européenne,
  • promouvoir l'e-commerce entre États membres,
  • développer l'industrie des véhicules électriques et
  • améliorer la qualité des universités.
Voir ici les principales réactions des groupes politiques.

Dès février, la Présidence espagnole de l'UE présentera un véritable plan européen de développement des voitures électriques.

L'industrie automobile va connaître une véritable révolution. Nous devons miser, tous ensemble, sur la voiture électrique pour réduire notre dépendance énergétique, lutter contre le réchauffement climatique et contribuer à l'innovation technologique", a-t-il expliqué.

"Une coopération à l'échelle de l'UE pour développer les voitures électriques est une priorité", a-t-il insisté, en précisant qu'il avait consulté des constructeurs automobiles sur la question.

Voir plus bas la vidéo.
Source : AFP - Le Figaro.
Les détails du plan européen dans quelques semaines...

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Pour les Régionales, restons réalistes et pragmatiques sur le développement de la voiture électrique.

A – Un basculement massif du parc automobile vers l'électrique imposerait une augmentation considérable de la production d'électricité, ce que les énergies renouvelables ne pourront pas assurer à moyen terme, surtout dans des pays comme l'Allemagne où la moitié de l'électricité est encore produite avec du charbon, du gaz et du pétrole : en Allemagne, une voiture électrique émet plus de gaz à effet de serre qu'une voiture à essence...

B – La voiture individuelle n'est peut-être pas la cible prioritaire de cette mutation... Pour optimiser les infrastructures (installation de prises dans les parkings) mieux vaut cibler en priorité les flottes de véhicules utilitaires des professionnels (privé & public) et promouvoir de nouvelles formes de mobilité. La promesse de trouver partout des prises de rechargement pour y brancher "ma" voiture n'est-elle pas un peu... illusoire ?

C – La voiture électrique ne se résume pas à un changement de motorisation. Ce sont nos habitudes de mobilité urbaine qui vont évoluer avec elle. C'est l'occasion de créer, par exemple, une forte synergie pour développer massivement l'auto-partage électrique. Le véhicule électrique devenant la "marque de fabrique" de l'auto-partage & inversement... De la même façon, une offre de mini-voitures urbaines en libre accès, sur abonnement, pourrait être mise en place sur le modèle fonctionnel de Vélib. Ces nouvelles solutions de mobilité ubaine ne peuvent être efficaces que si elles sont pensées en complémentarité des transports publics (Tram, TER) et dans des périmètres plus vastes que la commune (ex. agglomérations, bassins d'emploi, vallées). La Région peut devenir l'initiateur, le coordinateur et le promoteur de ces nouveaux modes de déplacement urbains et péri-urbains.

D – Le développement de la voiture électrique ne doit entraîner aucune surcharge supplémentaire sur le réseau aux heures de pointe. Seuls des prises et des compteurs intelligents, débrayables aux heures de pointe, peuvent garantir un approvisionnement électrique non carboné, évitant ainsi le recours aux centrales à flammes lors des pics de consommation. Qui plus est, ces batteries intelligentes pourraient remonter de l'énergie dans le réseau aux heures de pointe (pour peu qu'elles soient branchées à ce moment-là), pour contenir l'allumage des centrales thermiques. Elles bénéficieraient de tarifs négociés, avantageux pour ce service rendu au réseau : diminution des GES - gaz à effet de serre - en écrêtant ainsi les pics de conso.

Dans nos programmes régionaux, gardons-nous de toute démagogie et de la surenchère – du type primes à l'achat ou prises partout... C'est par des choix réalistes, pragmatiques, novateurs & ciblés que la voiture électrique décollera, enfin !

Résumé vidéo (en 4 minutes 15) de l'audition
de José Luis Zapatero au Parlement européen :

5 commentaires:

  1. Avec Better Place, Shaï Agassi a conçu pour la voiture électrique un environnement réellement nouveau, qui a su dépasser de nombreuses contraintes et rompre avec celui de la voiture à moteur thermique. Récit de cette révolution conceptuelle, encore en devenir.

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  2. Merci Pierre pour ce billet et pour tous les autres qui démontrent du travail de recherche et de réflexion que tu partages chaque fois.

    Je te rejoins évidemment dans ton analyse sur les véhicules électriques et dans le fait de rendre attentifs ceux qui la promeuvent de penser aux préalables nécessaires à sa viabilité et à sa réussite.

    De la même manière, lorsqu'on parle de géothermie il faut être prudent. C'est une formidable solution énergétique mais, pour rejoindre l'exemple que nous a donné Gérald à propos de Soulz-Les-Foret, il faut bien réfléchir à ce qu'entraînerait le développement d'unités de production électrique en nombre sur le territoire alsacien sur la stabilité du terrain par exemple, d'autant plus quand on sait que l'Alsace a une activité sismique non négligeable.

    Pour illustrer mes propos, les Verts à Strasbourg ont supprimé les pesticides sur les trottoirs pour éviter de polluer les sols.
    Initiative oh combien louable mais ils ont oublié au préalable de mettre une stratégie écologique en place pour que certaines mauvaises herbes n’envahissent pas les pavés.

    Bon, bon ok.. je m'éloigne du sujet .. quoique ! :)

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  3. Soultz-sous-Forêt est un site expérimental je crois et l'on peut regretter qu'EDF communique si peu sur les résultats et les problèmes qui peuvent y être constatés. Comme toujours, la transparence est nécessaire pour que l'opinion publique évalue correctement les bénéfices et les risques. Sans quoi, le principe de précaution va finir par étouffer dans l'œuf toute volonté de recherche et d'innovation.

    Sinon, vive les mauvaises herbes qui poussent entre les pavés ;-)

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  4. Le gazon entre les pavés c'est cool mais ce type de mauvaises herbes est destructeur.

    la cohabitation entre le végétal et le béton doit être harmonieux dans un site urbain. Tout l'un ou tout l'autre crée des deséquilibres.

    Comme d'hab, faut privilégier la voie du milieu ;-)

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  5. Les herbes folles entre les pavés, ça résume assez bien l'équilibre entre l'ordre minéral et l'ordre végétal en milieu urbain.

    Grosso modo, ça dépend principalement de la pose de tes pavés.

    La mode contemporaine privilégie leur pose sur une dalle en béton. Là, c'est garanti sans "mauvaise" herbe... La CUS a même déposé un brevet, il y a quelques années, sur l'abominable chewing-gum caca-d'oie qui déborde des pavés de la Grand'rue à Strasbourg.

    Mais la dalle en béton en dessous n'a rien d'obligatoire. Tu peux poser tes pavés sur un lit de sable ou d'autre chose qui laisse le sol perméable et favorise la pousse des herbes folles, à défaut du gazon ;-)

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