jeudi 28 août 2008

Le Grand Paris, encore et encore...

En direct* de l'Université d'été du MEDEF, premières impressions avant la reprise des débats ce matin.

La principale difficulté d'une telle manifestation consiste à faire son choix parmi cinq ou six thèmes de débat et panels d'invités, deux foix par jour. Avec un programme aussi riche que celui-là, c'est un sacré dilemme.

Hier après-midi, après un temps d'hésitation entre l'Europe super-puissance (avec Hans-Gert Pöttering, Pierre Moscovici, Jérôme Clément, etc) et la France joue-t-elle encore dans la cour des grands (avec Abdou Diouf, Claude Hagège, le nouveau directeur de la Villa Médicis Frédéric Mitterrand, Alain Juppé, etc.), je me suis dirigé vers la conférence-débat sur Les Nouvelles mégapoles françaises. Mauvaise pioche.

Le sous-titre annonçait pourtant la couleur : du Grand Paris au Grand Marseille, en passant par le Grand Lyon, le Grand Lille, le Grand Strasbourg, le Grand Toulouse, etc. Et bien que dalle ! A part Lyon, les autres métropoles régionales n'ont même pas été citées... Le centralisme parisien dans toute sa splendeur, désespérant. Christian Blanc nous a parlé du Grand Paris, Pierre Mongin le président de la RAPT nous a parlé du Grand Paris, Pierre Simon le président de la CCI nous a parlé du Grand Paris, Mireille Ferri vice-présidente de région nous a parlé du Grand Paris, Roland Castro architecte et urbaniste nous a parlé du Grand Paris et même le maire de Lyon Gérard Collomb a trouvé le moyen de nous parler longuement... du Grand Paris !

Le programme esquissait pourtant un début de réflexion sur les effets pervers des Pôles de compétivité - les Pôles de compétitivité doivent-ils être centripètes ou centrifuges ? Autrement dit centralisateurs (renforçant les pôles de recherche déjà constitués) ou décentralisateurs (par des logiques thématiques plutôt que territoriales). Bonne question, excellente question même, que les débatteurs ont soigneusement évitée.

(vue de l'espace blogueur @)

Le 'clou' du débat ? Une passe d'armes, assez hallucinante entre Christian Blanc, secrétaire d'Etat chargé du dévéloppement de la 'Région Capitale' et Mireille Ferri, vice-présidente du Conseil régional Île-de-France. Christian Blanc faisant preuve d'un autoritarisme menaçant, totalement déplacé et fort peu respecteux de son interlocutrice. Et ce au nom de l'Etat, vive la décentralisation ! La région prévoit 3% de croissance annuelle en moyenne sur les 20 prochaines années. Mais l'Etat juge cet objectif insuffisant et souhaite un objectif de croissance de 5% annuel. Car sinon, l'Etat "dira non", dixit le secrétaire d'Etat.

Comme chacun sait, la croissance se décrête par arrêté interministériel :) S'est-on demandé où la Région Capitale irait chercher ce surplus de croissance ? Pas le début d'une réponse... Enfin, j'ai une hypothèse, plutôt inquiétante : à l'heure du TGV, l'hyper-croissance que l'Etat exige du Grand Paris risque bien d'être aspirée depuis les autres métropoles régionales...

Concernant les mégapoles régionales, je suis resté sur ma faim. Merci quand-même à Roland Castro et à Michel Destot, maire de Grenoble, d'avoir rappelé les liens fort entre le développement urbain et le développement économique et social. La qualité des villes, des transports, des logements, des équipements culturels, sont d'excellents supports de la croissance économique. Michel Destot appelant même à relancer le projet européen à travers le développement des mègapoles européennes.

(ouverture de l'Université d'été)

Ma premère journée a l'Université d'été du MEDEF a été sauvée par la plénière du soir, où Christine Lagarde, Hubert Védrine, Louis Gallois et deux journalistes américains entre autres, nous ont éclairé sur le thème "USA : still a giant..." et aussi, sur les personnalités de David Mac Cain, de Barak Obama et sur les prochaines élections américaines.

* : en léger différé pour être honnête : peu de temps disponible entre les débats, l'espace bloggueur est un peu distant du carrefour des rencontres et l'Université d'été s'étale sur le vaste campus de Polytechnique (350 marches, depuis la gare RER de Lozère ;-)

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