lundi 19 avril 2010

Jacques D., Sylvie G., Pierre L., Catherine T. et les paysans de la PAC européenne


Était-ce le volcan Eyjafjöll ou bien autre chose ? L'absence de Jacques Delors aux États Généraux de l'Europe, samedi à Strasbourg n'est pas passée inaperçue. On l'a dit fatigué... fatigué d'Europe ?

Pourtant, les associations prétendument "citoyennes" n'avaient pas ménagé leur peine : le Mouvement européen, Notre Europe et EuropaNova étaient sur le pont... du Titanic ?

L'Europe ? On n'y comprend plus rien. Qui sait la différence entre le Président du Conseil de l'Union européenne et le Président du Conseil européen ? Il faut être expert en "mini Traité simplifié" pour pouvoir le dire...

Comment pouvait-on s'attendre à mieux, avec un Traité constitutionnel refusé démocratiquement par référendum et resurgi d'autorité, et à demi-tarif, par la voie parlementaire grâce à l'activisme d'un Président nouvellement élu ?

Bref... Je me suis rendu aux États Généraux de l'Europe samedi pour entendre Jacques Delors mais il n'est pas venu.

Ai pu y entendre un secrétaire d'État aux questions européennes, plutôt lucide, critique et sincère mais très chahuté... Pierre Lelouche. Et un président de la Commission, José Manuel Barroso juste insignifiant.

Sinon, l'amie démocrate Sylvie Goulard en maître de cérémonie hors pair, toujours optimiste et Catherine Trautmann, assez juste et plutôt grave. Eur@dioNantes était sur place et a réalisé des interviews que je vous recommande.

En fin de matinée, une table-ronde sur la pauvreté en Europe réunissait quelques dizaines de personnes à peine... 2010, année européenne de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale, dit-on ?

En fin de journée, c'est sur les ondes de France Culture que j'ai commencé à entrevoir le désarroi des agriculteurs face à la politique agricole commune européenne. Armand Verniau est exploitant à Saint-Eugène en Saône-et-Loire. Écoutez-le, jusqu'au bout... Vous commencerez peut-être à comprendre.

3 commentaires:

  1. ntervenant aujourd'hui à Strasbourg au nom du groupe de l'Alliance des Démocrates et Libéraux pour l'Europe en session plénière du Parlement européen lors d'un débat consacré au programme de travail législatif de la Commission européenne, Marielle DE SARNEZ, a jugé "ce programme trop timide, au regard des bouleversements et des enjeux d'aujourd'hui. Pour la vice-présidente du groupe ADLE, "on est en droit d'attendre plus d'ambition de la part de la Commission, d'autant plus que José Manuel Barroso s'y était engagé."

    Marielle de Sarnez a poursuivi : "Sur la régulation financière, je comprends tout à fait ce qu'essaye de faire Michel Barnier, ça va dans le bon sens. Mais je crois qu'on aurait pu aller plus loin et envisager d'autres pistes: telle la séparation des activités bancaires, la taxation des mouvements financiers ou l'interdiction pure et simple de produits dérivés - aujourd'hui envisagée aux États-Unis".

    "Plus important encore pour moi, je crois qu'on doit absolument tout faire pour privilégier l'économie réelle, les investissements durables, qui sont eux créateurs d'emplois, sur l'ultra financiarisation aujourd'hui de l'économie. Et j'aimerai bien qu'on travaille à des projets complets qui iraient dans ce sens; aujourd'hui je ne les vois pas dans ce programme".

    "Je crois aussi qu'on a besoin de grands projets. Sil y a bien un moment utile pour relancer l'idée d'Europe ferroviaire, c'est bien aujourd'hui avec la crise que nous avons vécu. Nous avons 28 000 vols aujourd'hui par jour dans l'Union européenne, c'est bien le moment de relancer cette Europe ferroviaire dont on parle depuis des décennies", a déclaré Marielle de Sarnez. "Mais je crois que rien ne se fera sans une vraie coordination économique et une gouvernance économique", a-t-elle ajouté

    . De ce point de vue, je regrette que ce soit le Conseil qui soit en charge d'un groupe de travail sur cette question; j'aurai préféré que ce soit votre Commission. On a un besoin vital de coordination budgétaire, économique, industrielle. On a besoin de créer un Fonds Monétaire européen et de l'assortir à une mise en œuvre en parallèle de mesures d'assainissement des finances publiques des États membres. On a besoin de travailler, même si c'est un mot qu'on n'utilise plus, à une convergence fiscale, je pense notamment à la question de l'impôt sur les sociétés. On aura besoin de travailler à une ressource propre pour le budget de l'Union. Je crois que ceci serait des gestes forts, de nature peut être à retrouver un peu du chemin de la croissance", a souligné l'eurodéputée démocrate.

    "Un mot encore sur la future stratégie économique de l'Union pour 2020. Je vous en prie : ne renoncer pas à des objectifs chiffrés en matière de pauvreté et en matière d'éducation. Je crois donc de ce point de vue, vous aurez le soutien du Parlement européen tout entier. Il s'agit là du modèle de société européen que nous voulons et que nous aimons", a conclu Mme de Sarnez .

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  2. À lire dans le Taurillon :

    « Il y a 60 ans, Robert Schuman, Ministre français des Affaires Étrangères, largement inspiré par Jean Monnet, faisait un discours historique pour la construction européenne. Aujourd’hui, force est de constater que nos dirigeants ne portent plus aucun des espoirs suscités il y a 60 ans. Pire, ils ne semblent plus porter aucune ambition européenne.

    Pour illustrer ce constat, nous ne pouvons passer sur les élections régionales qui ont révélé, si encore nous en doutions, du désintérêt et parfois de la méconnaissance des problématiques européennes par nos élus régionaux. Pourtant, les Régions doivent beaucoup à l’Europe et à ses politiques de cohésion, de développement ou encore d’aménagement.

    Soyons justes, et reconnaissons qu’en Aquitaine, les candidats se sont prêtés au jeu du café européen organisés par les Jeunes Européens - Bordeaux. Nous avons ainsi reçu les listes d’Europe Ecologie, du PS et du MoDem, la liste UMP nous a invités à leur soirée Europe. Mais soyons honnêtes également, si les candidats étaient de bonne foi et semblaient convaincus, nous espérions plus.

    Autre exemple récent, la crise grecque. Le plus bel exemple d’intégration en 60 ans est l’euro. Au début décrié parce que trop faible, dernièrement critiqué parce que trop fort, il est aujourd’hui remis en cause. Pourtant l’euro a été le garant de la stabilité de nos économies. Même si bien sûr il n’a pu empêcher la récession, il l’a, de l’avis de tous, contenue. Le problème de soutenabilité de la dette grecque réveille les nationalistes qui prônent le retour aux monnaies nationales. Au-delà de toute croyance ou de tout dogme, ce serait une hérésie.

    Le coût que cela représenterait, sans parler du signal envoyé à nos partenaires, devrait suffire à balayer d’un revers de main toutes ces hypothèses, tenant plus de la démagogie populiste que de la responsabilité politique dont nos chefs d’Etats ou de gouvernement devraient faire preuve. La réaction du Conseil européen est à bien des égards critiquable : « On ne veut pas du FMI… Ah finalement peut être que si ». Le fait que l’Europe ne puisse venir en aide à l’un de ses Etats en difficulté pose question sur notre capacité à assurer le principe de solidarité à la base de notre construction politique, tout comme le fait qu’un État ait pu « maquiller » ses comptes si longtemps à l’insu de tous. Plus inquiétants encore quant à l’unité européenne sont les récents propos entendus ici ou là sur la Grèce, notamment en Allemagne.

    Il faut très vite nous ressaisir, il faut très vite que nous comprenions les uns et les autres qu’une Europe unie et soudée est notre chance dans l’environnement concurrentiel mondialisé d’aujourd’hui. Et en mémoire à Schuman mais aussi aux autres pères fondateurs et à leur courage politique de l’époque, exigeons de nos dirigeants une politique ambitieuse pour l’Europe et les citoyens que nous sommes. »

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