
Christophe Ginisty n'aime pas les chaînes... Paradoxe, c'est grâce à lui que je me mêle au
troupeau de moutons de la dernière chaîne en date, celle lancée par lui-même, avant-hier ;-)
C'est
Nelly qui m'a tagué à son tour, par l'intermédiaire de
l'Hérétique. Comme chacun sait, je ne refuse jamais rien à Nelly — deux ou trois choses mises à part. Je m'exécute donc volontiers, dans l'ordre
des joies et des peines du MoDem.
Sans attendre, j'invite à me suivre dans cet exercice périlleux :
- Guillaume — Désolé Guillaume pour ce retour de bâton,
- Danielle — Sorry but Fanal Safran c'est vraiment trop joli,
- Philippe — Qui s'impatiente. Voilà voilà Philippe... ça vient !
- Cédric — Ton blog s'endort, vice-Président, quoi de neuf ?
- Last but not least, 1cognita — L'hiver approche, à quand l'ouverture de ton blog ?
Un mot d'abord pour éviter
la dérive du téléphone arabe, quand le message initial se déforme, de bouche à oreille. Voici la demande initiale de
Christophe, citée mot pour mot — chacun l'interprète comme il veut mais le message initial ne doit pas être déformé :
Je vous propose de donner 2 choses qui vous ont fait douter et 3 choses qui vous ont rendu fier d'être au MoDem. Un engagement politique n'est pas un long fleuve tranquille et il peut être intéressant de partager ses joies et ses peines. Pourquoi 3 pour et 2 raisons contre ? Eh bien parce que j'imagine que si vous êtes toujours militant, c'est que le positif l'a emporté sur le négatif. Non ? »
Alors voilà, c'est à mon tour.
Pour commencer,
deux doutes :J'aime douter.
Mes doutes construisent mes convictions. Pour moi, le doute n'est pas négatif, il n'est pas synonyme d'hésitation ou d'incertitude. Le doute est méthodique, il interpelle l'esprit critique et la raison, contre la réaction épidermique et la précipitation. Sans le doute, il n'y a ni précaution, ni alerte. Le doute permet de repérer les écueils et les récifs où l'on s'échoue, immanquablement. Sans le doute, il n'y pas de chemin assuré, pas de conviction intime, pas d'engagement possible.
Le doute s'exprime par
la critique. J'aime faire des critiques, des critiques constructives. Au point de passer pour un
"emmerdeur" aux yeux du
'responsable com' du MoDem 67. Mais finalement, c'est très agréable de passer pour un emmerdeur, aux yeux d'un responsable com. Moi, je préfère citer Aragon :
« Le doute (la critique), c'est la pédagogie de l'enthousiasme ».
En deçà du doute qui me motive, il y a
le découragement. Je ne suis pas passé loin du découragement, lors des élections internes du Bas-Rhin en septembre. Quand les règles les plus élémentaires de la démocratie interne sont foulées au pieds par les 'démocrates' eux-même, ça fait mal, très mal. Ça décourage. Quand une commission électorale renonce à assumer sa fonction primordiale, celle d'assurer un
scrutin équitable, ça fait désordre, forcément, chez un démocrate... N'y revenons pas, c'est du passé, il y a prescription. Mais pour l'avenir,
tout reste à faire.Mon
deuxième doute n'est pas un découragement, mais un doute
persistant, pas encore solutionné. Il s'agit de l'attitude du MoDem lors des élections locales. Comment gérer les alliances de second tour, sans donner l'image d'une strétégie purement
opportuniste ? Pas facile... S'allier à Juppé à Bordeaux et à Aubry à Lille, au motif que l'un et l'autre sont des gens "sympas", je trouve ça un peu court... Le retour du boomerang n'est pas loin... Le MoDem doit construire un discours clair pour justifier la géométrie 'variable' de ses alliances locales. C'est loin d'être fait ! Ne nous endormons pas sur nos lauriers, n'attendons pas la veille des prochaines élections locales pour clarifier ce point ! Avec l'effort de tous, on a du pain sur la planche !
Trois fiertés, enfin : ces fiertés sont les miennes, pas celles des autres.
Primo — J'étais militant centriste avant d'avoir 18 ans. Au Centre des démocrates sociaux, puis au MJG (giscardien). Au milieu des années 80, mon parti (UDF) s'est fourvoyé avec le RPR dans des
alliances contre nature, avec l'extrème droite. Aux élections municipales partielles de Dreux d'abord, puis aux élections régionales en Rhône Alpes et en région PACA. C'est dur d'être jeune militant centriste et de devoir tourner le dos à vos aînés, pour leur faire comprendre qu'ils se gourent, que l'
idéal humaniste et européen est incompatible avec les alliances électoralistes avec le FN.
J'ai rendu ma carte et j'ai milité à SOS Racisme, pour quelques temps. Profondément blessé par cet épisode, je n'ai retrouvé le goût d'un engagement politique que 20 ans plus tard, lors des Présidentielles de 2007. Mais je suis plutôt fier d'avoir assumé seul, cette désertion.
Secundo — La discussion sur le règlement intérieur, au siège du MoDem à la fin du printemps dernier. Bon nombre de militants MoDem ont trouvé ces discussions interminables et fatiguantes, au vu des polémiques interminables qu'elles ont suscitées. Pourtant, c'est l'honneur d'un mouvement démocrate d'assumer ce genre d'échanges, d'en prendre le risque pour élaborer
tant bien que mal nos règles de vie commune. Bon nombre de Mouvements départementaux auraient pu s'en inspirer. Paris a été exemplaire. Le Bas-Rhin, comme d'autres et comme d'habitude, est resté à la traîne. Dommage.
Tertio — Ma troisième fierté n'est pas la moindre. C'est celle d'avoir défendu avec
Lucia D'Apote une certaine exigence démocratique pour l'organisation du Modem dans le Bas-Rhin, lors des élections internes de septembre. Les dés étaient pipés, le vent n'était pas favorable, les règles démocratiques ont été bafouées, certes, mais le message est passé. Notre démocratie interne doit être irréprochable, tant pour la qualité de nos débats internes que pour nos modes de décision collective. Pour moi, le 1er impératif éthique est l'article 2 de notre
charte éthique :
« Le Mouvement démocrate respecte en son sein les principes démocratiques qu’il promeut à l’extérieur, notamment information, participation, liberté du débat, transparence des décisions. »PS :siouplé, pour la 3ème chaîne de la semaine...
OU-BLI-EZ MOI ! ;-)