Qui va payer la réforme ?
En reportant l'âge légal de 60 à 62 ans, Nicolas Sarkozy fait le choix de faire payer la réforme à ceux qui ont commencé à travailler tôt et d'épargner (tous) les autres.
Les syndicats le martèlent depuis des mois et ils ont raison. C'est une évidence arithmétique. Démonstration :
La loi Fillon de 2003 avait fait passer la durée de cotisation de 160 trimestres (40 ans) à 164 trimestres en 2012, soit 41 ans de cotisation pour obtenir une retraite à taux plein.
Qui aura validé 41 annuités à l'âge de 62 ans ? Ceux qui ont commencé à travailler à 21 ans ou avant : 21 + 41 = 62. Ceux-là et ceux-là seulement pouvaient partir à 60 ans avec une retraite complète et devront désormais travailler 2 années supplémentaires sans aucun bénéfice sur le montant de leur retraite. En clair, ils bénéficieront de leur retraite 2 années de moins.
C'est l'essentiel des "économies" prévues par la réforme : 20 milliards sur 32 sont obtenus en réduisant de 2 ans la retraite de ceux qui ont commencé à travailler avant 21 ans.
En revanche, tous les autres obtiendront un bénéfice sur le montant de leur retraite. Car ayant commencé à travailler après 21 ans, leur carrière professionnelle est incomplète à 60 ans (39 annuités tout au plus). Dès lors, le report à 62 ans permettra :
- d'ajouter deux 41èmes à leur salaire de référence : + 5%
- de réduire de 2 ans la décote : 2 x 5 = + 10%
Le report de 60 à 62 ans offrira donc une augmentation substantielle du niveau de leur retraite (+ 16% minimum) à tous ceux qui ont commencé à travailler après 21 ans.
Autant dire que cette situation n'apportera aucun bénéfice à l'équilibre des retraites -- je vous épargne ici, le calcul cynique du gain (ou perte) financier(e) en fonction de l'espérance de vie...
Danièle KARNIEWICZ, présidente de la CNAV, a curieusement éludé cette question dans son exposé du 25 septembre. Il s'agit pourtant d'une question-clé du dialogue social car elle pose le problème de l'équité pour équilibrer les efforts de chacun dans le financement du régime par répartition.
Qui peut croire qu'on puisse
régler un problème en le dissimulant ?
régler un problème en le dissimulant ?
UR 2010 DEBAT "La vérité sur les retraites"
envoyé par mouvementdemocrate.
Les évidences arithmétiques sont pourtant claires. Alors pourquoi ne sont-elles pas énoncées clairement plutôt que passées sous silence ?
Ce point d'achoppement mis à part, l'exposé de Danièle KARNIEWICZ fut évidemment très pédagogique et très lucide sur les enjeux et les résultats (espérés) de la réforme :
- « Ça ne boucle pas »... Autrement dit, le compte n'y est pas et le régime des retraites ne sera pas équilibré en 2018 ;
- L'iniquité entre les statuts et les régimes (privé, public & régimes spéciaux) reste le premier facteur d'inégalité face à la retraite ;
- Les plus jeunes sont cruellement absents du débat, preuve que cette réforme n'est qu'un énième rafistolage sans débat de fond véritable ;
- Nous n'échapperons pas à la définition collective de ce que doit être un niveau de retraite décent si nous voulons vraiment sauver la répartition ;
- Last but not least... Les régimes "par points" ou par "comptes notionnels" ne seraient-ils que des « miroirs aux alouettes » ?
* : Mise à jour — selon les Éditions Michalon contactées aujourd'hui-même, la sortie du livre de Danièle KARNIEWICZ, initialement prévue le 7 octobre est reportée sine die.
Expliquons le financement des retraites en combinant humour et pédagogie. Diffusez la vidéo http://www.dailymotion.com/video/xeefhg_incultures-5-travailler-moins-pour_news#from=embed
RépondreSupprimer… Publiez et diffusez le billet « Retraites : un problème d'arithmétique divise les Français » … à lire sur http://www.retraites-enjeux-debats.org/spip.php?article380
Un calcul simple ?!?!?
RépondreSupprimerLes théories politiques et le calcul mathématique ne font pas forcément bon ménage.
Citation du jour: Les chiffrent se lisent de façon différente suivant qu'ils sont écrits de la gauche vers la droite ou de la droite vers la gauche...
Les additions des années ne suffisent pas à réduire le nombre des années!?!?
Les retraites divisent les opinions d'un côté, et multiplient les conflits de l'autre: c'est la théorie dite des calculs politiques.
Ce qui est extraordinaire dans cette théorie, est que, à la fin, le résultat est toujours le même: 2012 ! ! !!!!
Étonnant non?
Ce calcul est faux.
RépondreSupprimerPartir 2 ans plus tard, çà veut dire toucher sa retraite 2 ans de moins. Pour une espérance de vie moyenne de 24 ans, ca veut dire 8,3% de moins de pension à payer. Ca n'a rien d'un calcul cynique, un système de retraite doit tenir compte de ça.
L'ajout de deux 41ème d'année au calcul du salaire de référence n'impact probablement que peu le montant de la retraite puisque ce sont les meilleurs années qui sont étudiées. En aucun cas on peut prévoir une hausse de 5% de la pension. Quant à la décote, c'est un calcul théorique car rien n'impose le départ à 60 ans. On peut actuellement rester sans problème jusqu'à 62/63/.. pour avoir une retraite à taux plein.
Bonjour,
RépondreSupprimerVeuillez trouver mon opinion personnelle concernant le mouvement social actuel, transmis au Député Armand Jung et à un autre député de l'assemblée nationale (Arnaud Montebourg)
Une Révolution de velours ?
Monsieur le Député,
Derrière le débat sur les retraites, ce sont beaucoup d'inquiétudes "refoulées" des citoyens Français. Le mouvement social est à un tournant décisif et peut déboucher sur quelque chose ; soit un mouvement de type Mai 68 avec ses débordements ou à une Révolution de velours. Comme ose le dire NKM "notre pays est vivant" (http://nkm-blog.org/tribune-la-reforme-une-affaire-de-courage/) pensant entendre dans les rues de Longumeau plus de commentaires sur Woerth et Bettancourt.
La légitimité démocratique de Nicolas Sarkozy est remise en cause par ses promesses non tenues et par l'excès ostentatoire de sa richesse et les égarements de certains ministres (avions privés, cigares, hôtel Mlle Yade..) comme un certain Président du Directoire Monsieur BARRAS.
Plus qu'une sixième république c'est une septième république qu'il faut à la France. Pourquoi sauter d'un numéro ? tout simplement pour bien marquer une cassure par rapport à la cinquième république présidentialisée à l'extrême et par les nouveaux enjeux qui nous font face en France, En Europe dans le monde (pénurie de matières premières -or noir, uranium- enjeux énergétiques renouvelables...)
Il faut tout faire pour que les prochaines élections (les cantonales) soient l'occasion de donner un gros coup de barre à gauche comme lors des élections d'avril 1799 au Conseil des Cinq ans où un de mes aïeuls (pas direct) a été élu sur la Saône et Loire (Jean-Pierre GAYET - Jacobin)
La constitution actuelle permet-elle aux deux assemblées de renverser (désapprouver) à la fois le Président de la République et le Gouvernement ?
Jean GADREY dans son dernier livre "Adieu à la croissance" parle d'un moyen pour réduire voire faire disparaître la pauvreté en France ; page 136 :
Prélever 10 % les plus riches pour améliorer le sort des 20 % du bas de l'échelle de façon progressive (donner plus aux plus bas revenus)
Or il y a un problème : d'après l'auteur les élites gravitent aux alentours de ces 10 % les plus riches et assez souvent du côté des 1 % les plus fortunés et de leur réseaux.
Selon l'auteur cette redistribution représenterait 20 milliard d'euros.
La fin du pétrole, prévu selon les dires de Mme Jouanno, à une émission de télé, c'est moins de dix ans, demande de nouvelles solidarités et un développement économique solidaire sans faire référence au système d'économie Féodo Marchand (produire local, vendre local en satisfaisant un besoin) Cela implique aussi un découpage économique et politique de la France prenant à la fois en considération bassin de vie et d'emploi (communes, cantons actuels) structures régionales et départementales dans un contexte Fédéral ou confédéral ; l'Etat Français plus que Paris ne doit pas s'accaparer tous les pouvoirs et le cordon de la bourse.
Salutations,
Hervé GAYET
Selon le rapport ATTALI du jour, « Le relèvement de l'âge légal défavorise ceux ayant commencé à travailler très tôt et qui travaillent nettement plus longtemps que la durée légale, alors même que leur espérance de vie à la retraite est inférieure à celle des salariés entrés plus tard sur le marché du travail. »
RépondreSupprimer...Tiens, me semble avoir déjà entendu cette évidence arithmétique que le gouvernement se refuse de reconnaître... Pourquoi s'obstiner à suivre la mesure "la plus rapide" du COR sans admettre que c'est aussi (et avant tout) la plus injuste ?