jeudi 25 novembre 2010

La Société de géographie décerne son Grand - Prix au professeur Claude ALLÈGRE





Samedi prochain 27 novembre, la Société de géographie décernera son Grand-Prix à Claude Allègre.

Un mois plus tôt, le 26 octobre, l'Académie des Sciences rendait public son rapport (très nuancé) sur le changement climatique.

Curieusement, la plupart des journaux ont présenté ce rapport comme un désaveu de Claude Allègre et des "climato-septiques" :
Mais la réalité est beaucoup plus nuancée.

Sur 12 pages (ci-dessous), le rapport de l'Académie des sciences énonce d'abord toute une série de faits qui ne sont nullement contestés par les "climato-sceptiques" :
  • le CO2 est un gaz à effet de serre, parmi tant d'autres ;
  • la teneur de CO2 dans l'atmosphère augmente ;
  • cette augmentation est principalement due aux activités humaines, directement (par combustion des ressources fossiles) ou indirectement (par la déforestation).
En réalité, les objections de Claude Allègre n'ont jamais porté sur ces points mais sur la relation de cause à effet entre l'augmentation du taux de CO2 dans l'atmosphère et l'évolution de la température terrestre, telle qu'elle est mesurée.

Et sur ces deux points (évolution climatique & relation causale t°/CO2), le rapport de l'Académie des sciences reste, à mes yeux, d'une prudence de Sioux :
  • d'une part, l'évolution de la température relatée dans le rapport se limite à une période allant de 1975 à 2003. Curieux, car la hausse des émissions de CO2 d'origine anthropique a débuté avec la révolution industrielle, il y a plus d'un siècle et demi ! Visiblement, la hausse des températures n'est plus observée depuis 2003 -- ce qui n'efface pas l'hypothèse d'un réchauf-fement global mais fragilise la démonstration, comme le révélait la réunion du GIEC à Genève en septembre 2009 (réf.) ;
  • d'autre part, le rapport de l'Académie fait un inventaire détaillé des multiples causes qui pourraient influencer l'évolution du climat mais dont les mécanismes restent aujourd'hui encore, insuffisamment ou imparfaitement décrits par la science. Ainsi par exemple, la formation des nuages, l'influence de l'activité solaire, le rôle thermo-dynamique des océans sont encore des champs en friche de la connaissance scientifique.
Bien loin d'estimer que le débat est clos, le rapport de l'Académie des sciences souligne au contraire l'importance des questions scientifiques qui restent à explorer pour consolider nos prévisions climatiques à moyen et à long terme.

Certes, le texte de l'Académie affirme que le réchauffement observé entre 1975 et 2003 est principalement du à l'augmentation du CO2 dans l'atmosphère. C'est du reste, la seule phrase qui interpelle les climato-sceptiques dans ce rapport de 12 pages. Mais la formulation est moins nette que la thèse du GIEC (essentiellement ou majoritairement) et laisse la porte ouverte à l'impact d'autres facteurs dans l'évolution climatique constatée sur cette période.

D'ailleurs, la revue scientifique Nature ne s'y est pas trompée. Dans un bref commentaire sur son blog, Nature préfère parler de la French climate farce (trad. fr), plutôt que de trancher entre les différents protagonistes de la controverse. Les journalistes du Monde et de Libération feraient bien de s'inspirer de cette prudence dans leurs commentaires toujours à charge contre le "scepticisme" climatique (traduire : doute scientifique) de Claude Allègre et de Vincent Courtillot.

Ci-dessous, rapport (12 pages) de l'Académie des sciences et interview de Vincent Courtillot pour l'émission Science publique - France Culture de Michel Alberganti



Interview de Vincent Courtillot (26 min.) par Michel Alberganti relatant la journée de débats du 20 sept. à l'Académie des Sciences, pour l'émission Science publique - France Culture :


Science Publique: Vincent Courtillot
envoyé par franceculture.

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