[Thèse perso] : Les discriminations sexistes dans le monde de l'entreprise (salaires, responsabilités) ne sont que le reflet des comportements sexistes au sein des couples. Par conséquent, légiférer sur la représentation des femmes (quotas) au sein des assemblées politiques et des conseils d'administration n'est qu'une mesure cosmétique, globalement inefficace.
Pour preuve, le résultat : combien de femmes à l'Assemblée nationale (18%), au Sénat (21%) et dans les CA des grandes entreprises (10%) ?
La solution : contraindre (ou inciter) les pères à prendre au sérieux leur rôle parental au même titre et au même niveau que les mères. Voilà qui pourrait bien changer la face du Monde... Ainsi par exemple, ma proposition de rendre obligatoire le congé parental pour les pères -- ou fortement incitatif, selon des modalités à définir.
J'entends d'ici les hurlements et les sarcasmes...
La thèse, plusieurs fois défendue sur ce blog, est loin de recueillir d'approbation générale et c'est peu dire... Même des militantes féministes m'ont volé dans les plumes : pas touche à nos sacro-saintes maternités... Chasse gardée !
Ici, la pratique est rigoureusement inverse : Rachida DATI "fait l'homme" (l'homme, pas le papa...) en se pointant au Conseil des ministres 5 jours à peine après l'accouchement de la petite Zohra.
Et Élisabeth BADINTER fustige le retour des couches lavables sous prétexte que seules les mamans savent laver les couches des bébés, c'est bien connu... Vraiment n'importe quoi.
En Angleterre, un Premier ministre (en exercice) prend un congé parental de 15 jours (au moins) pour s'occuper d'un nouveau-né...
Détail croustillant : le Premier ministre en question est conservateur alors que la loi qui instaure le Congé parental pour les pères est travailliste. Tony BLAIR lui-même n'avait pas pu en bénéficier à la naissance de son fils Léo, quelques mois avant le vote de la loi sur le congé parental...
So British... ou simplement les pieds sur Terre ?
PS : pour preuve de l'écart de mentalité entre les deux côtés du Channel, France Soir titre : "David Cameron, daddy gaga" !
Extrait : « (...) Voici un homme d’État, à la tête de la septième puissance mondiale, ramené au rang d’humble « papa poule », transi d’un amour fondant et communicatif devant sa petite dernière… ».
No comment sur la prose france-soiriste.
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Très bon point de vue et bonne approche qui font que nous n'allons pas vous voler dans les plumes! ;-)
RépondreSupprimerDans les pays où les discriminations sexistes sont les moins fortes (les pays nordiques, donc), il est précisément remarquable que les congés parentaux DOIVENT être répartis entre les deux parents pour que ça marche. Bien sûr, la pression sociale fait que les hommes prennent la petite part du congé, mais ils en prennent. Alors qu'ici, le premier prétexte (parce qu'au final, nous parlons tout de même bien de prétexte) utilisé par les entreprises pour justifier les écarts de salaires entre les hommes et les femmes, c'est que celles-ci prendront un congé parental (mais celles qui ne désirent pas d'enfants sont discriminées de la même manière!) et seront moins "disponibles" (maladies des enfants, sortie de l'école) que les hommes. À partir du moment où les pères devront aussi s'occuper des rhumes, otites, biberons, devoirs (concept de parentalité alternée?), il sera en effet tout de suite moins facile de justifier l'exploitation des femmes dans les entreprises.
Si, en plus de cela, nous arrivons à déverrouiller la question de la répartition des tâches ménagères (dont la répartition reste profondément inégalitaire), nous seront alors assez proches d'une égalité de fait.
- en Allemagne
RépondreSupprimer- en Belgique
- en Espagne
- en Finlande
- en Italie
- au Luxembourg
- au Portugal
- au Royaume-Uni
Voir aussi la note de synthèse
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Merci pour les références documentaires, c'est toujours utile pour creuser un débat.
RépondreSupprimer@ Agnès Maillard :
RépondreSupprimerMerci pour ce comm qui explicite très bien mon point de vue. Dès lors que les hommes seront soumis aux mêmes aléas que les femmes dans leur vie professionnelle (les aléas de la vie familiale notamment) alors plus rien ne justifiera que les parcours professionnels soient traités différemment dans les entreprises.
Commençons par exemple par un congé post-natal paternel dont la durée pourrait être égale à la moitié du congé prénatal maternel. Une naissance impliquerait donc tout autant l'employeur du père que celui de la mère.
Reste à savoir si l'obligation est le meilleur moyen de faire évoluer les mentalités... Renforcer les mesures incitatives pourrait être une piste à explorer également, pour que cette évolution soit volontariste plutôt que vécue comme une contrainte.
Disons que si on avait choisi de juste inciter les entreprises à ne plus exploiter les enfants, on aurait encore probablement bien des bambins au turbin. À l'époque de la mise en place de l'interdiction du travail des enfants, cette pratique était couramment admise dans la société.
RépondreSupprimerDe nos jours, il n'y a pas grand monde qui oserait revendiquer la normalité du travail des enfants ;-)
Donc, oui, je dirais que la loi, en fixant les règles, limites et contraintes communes, a tendance à faire changer les mentalités.